Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

Les sceptiques ont, heureusement, leur instance Peertube

Rédigé par dada / 13 octobre 2019 / 3 commentaires


On entend toujours beaucoup de monde se moquer de Peertube, le logiciel que ceux qui savent faire peuvent installer sur un serveur pour se sortir de Youtube : il n'y a pas grand monde, c'est un truc de geeks, il n'y a pas de contenu et j'en passe.

C'est globalement vrai. On n'y trouve pas les grands créateurs de vidéos d'unboxing, de tuto make-up, de tests d'appareils de musculation et autres.

Par contre, on y trouve la communauté des sceptiques. Ces gens-là s'amusent à utiliser leurs cerveaux pour pointer du doigt la façon dont les gens se/vous mettent des choses dans le crâne. C'est terriblement passionnant. Passionnant, certes, mais gênant pour tout un tas de raison : ils s'attaquent à des sujets parfois sensibles et, comme beaucoup de vidéastes, se prennent les fameuses règles de Youtube dans la tronche quand ils titillent des personnages critiquables.

Plutôt que de râler uniquement contre ces-dites règles de Youtube, ils ont trouvé le moyen de faire tourner leur propre instance Peertube : skeptikon.fr, et d'y publier leur travail.

Ils peuvent, d'un côté, se faire striker sur Youtube et, de l'autre, garder en ligne et visible la vidéo litigieuse sur Peertube. Un grand renfort de communication sur les autres réseaux sociaux permet de rediriger le flux de leurs abonnés de Youtube à Peertube et de communiquer autour de l'événement.

C'est ce qui s'est passé avec cette vidéo :


Je vous invite fortement à la regarder : vous allez avoir 1h de bonheur sous les yeux.

On admire ici l'intérêt de Peertube pour cette communauté : il n'est pas possible de se battre contre Youtube. Le géant du web ne s'intéresse pas vraiment à ses utilisateurs, il s'intéresse à ses annonceurs, ses clients, et à ses revenus. Quand une vidéo tombe, se défendre est quasiment impossible et, si vous êtes chanceux, elle reviendra en ligne bien assez tard pour qu'elle soit coincée au fond du réseau, invisible.

La structure de Skeptikon, que je ne connais absolument pas dans les détails, permet une chose assez incroyable : passer outre les actions préventives de Youtube. De quoi ?
Sachez que quand Youtube reçoit une réclamation de la part d'un soi-disant ayant droit, la société donne toujours la priorité au réclamant et laisse la cible dans la mouise. Toujours. Avec Peertube, les administrateurs de l'instance ne réagissent pas comme ça. Si les soi-disant ayants droit transmettent une réclamation, c'est par la voie traditionnelle qu'elle va être traitée, avec avocat et tout le tralala. Dehors, donc, le comportement paillasson de la société américaine. Rien que cette menace de cheminement classique devrait refroidir un habitué des réclamations à l'américaine.

Si on embraye sur le financement de la création, la tendance semble être la suivante : les revenus de Youtube ne permettent plus de vivre correctement quand on produit du jus de cerveau. Il n'y a qu'à voir la quantité de comptes Tipeee, de sites de ventes de produits dérivés et de sponso (NordVPN !). 

Cette situation me donne envie de rappeler aux créateurs qui ne seraient pas dans les bonnes grâces de Youtube qu'il est possible, au prix d'efforts, de vivre de son travail en dehors de Youtube et qu'une solution existe. Les sceptiques montrent l'exemple. J'attends maintenant que les critiques cinémas et les autres prennent la même voie. On sait tous que leurs vidéos se font démonétiser ou striker. Peertube pourrait très bien être un havre de paix pour eux aussi.

Pour aborder rapidement l'absence de gens sur Peertube, je vous invite à aller voir les statistiques de la chaîne de Clément Freze, le mentaliste embêté par les règles de Youtube :


Les vidéos Youtube de ce jeune ne dépassent pas les 4 000 vues quand sa vidéo sur Peertube double ce score. Qu'en conclure ? Qu'en sortant de la création bas de gamme naturellement mise en avant par Alphabet pour gaver les gens de pubs entre deux âneries, il est possible de se sortir des algorithmes de Youtube pour offrir du contenu pertinent aux gens. Vraiment.

Pour aller plus loin, je vous invite à profiter du bouche à oreille qui m'a donné envie de rédiger ces quelques lignes en allant voir la vidéo de MrSam : Il doute d'un médium, ça tourne pas. Le petit point d'?.

On en retient quoi, de tout ça ? Que Peertube n'est plus une solution à négliger.

Mastodon 3.0.0 disponible : Woaw !

Rédigé par dada / 04 octobre 2019 / Aucun commentaire


C'est presque deux ans après la dernière version majeure que les développeurs de Mastodon nous gratifient d'une belle incrémentation. J'ai envie de vous dire qu'elle apporte quelque chose de spéciale, que ce numéro 3 est symptomatique d'une évolution disruptive... mais non : en deux ans, nous en avons vu passer, des nouveautés incroyables.

Mine de rien, voici quand même un tour d'horizon, rapide, de ce qui vient de nous être déposé au pied du sapin avec 3 mois d'avance.

Les mots-dièse (hashtags)

S'il fallait s'arrêter sur une nouveauté, je choisirais la gestion des hashtags : ils deviennent la pierre angulaire de la découverte sous Mastodon ! Avec l'ajout d'un système d'auto-suggestion, vous avez accès aux tendances du moment. Commencez à taper #rw et vous serez orientés (pas forcés) vers #rwc2019 pour rejoindre les joyeux drilles qui discutent et commentent la coupe du monde de rugby 2019.

Autre chose, clairement folle : les tendances. Lorsqu'un hashtag est régulièrement utilisé, le modérateur de votre instance à la possibilité de l'afficher en tant que tendance du moment. Voyez ce qu'il se passe depuis mon instance en cette fin de vendredi :


On peut enfin savoir de quoi parlent les gens sans avoir à relire tous les messages qui circulent. Je trouve ça tout bonnement génial ! Tout comme l'intervention obligatoire d'un modérateur a priori pour éviter qu'un hashtag douteux viennent se glisser dans les tendances.

Le partage des images

Mastodon permet maintenant de partager des images dans des conditions de malade. Ils ont vraiment sorti l'artillerie lourde pour que les utilisateurs puissent partager et profiter aux mieux des images qui passent dans le réseau :


Voyez la capture d'écran :
- On peut cliquer sur un simple lien pour détecter le texte présent dans l'image et le transposer à l'écrit pour les mal voyants. 
- Le focus est toujours de la partie (le rond plus clair) et le rendu est directement visible en bas à gauche
- Le tout dans une large fenêtre à l'interface claire et efficace !

Le slow mode

Vous trouvez que ça va trop vite ? Si si, je te l'assure, petit produit de Twitter que j'entends pouffer : ça va parfois trop vite.
Maintenant, il est possible d'activer le slow mode qui va bloquer l'affichage en temps réel des nouveaux messages et proposer un petit encart pour les débloquer.


Appréciez ci-dessus l'affichage simplifié de Mastodon avec le slow mode actif. Il me semble que ça ressemble à ce qu'on trouve chez Twitter mais ma mémoire me lâche, je n'en suis pas certain ;-)

Et tout le reste

Il serait bien trop fastidieux de faire le tour de toutes les petites nouveautés autour de cette sortie. Il faudrait parler de l'optimisation de la recherche, des nouveautés bienvenues dans l'interface, du confort accru pour les modérateurs, de la migration de compte facilité, des correctifs de sécurités, de l'optimisation, de l'ajout du breton comme langue supportée et j'en passe. Bref, bien trop de choses.

J'avais simplement envie de vous parler de celles que je trouve les plus importantes et c'est fait.

Vous pouvez maintenant foncer vous inscrire par ici où partir à la recherche d'une instance qui vous conviendrait le mieux ! Abusez des mots-dièse, des FollowFriday et surtout, traînez parmi nous pour vos sortir du marasme abjecte porté par les autres réseaux sociaux.

7 astuces pour économiser sa connexion 3G/4G et sa batterie

Rédigé par dada / 29 août 2019 / 7 commentaires


Android, pour ne parler que de lui, est devenu le Windows des systèmes d'exploitation mobiles. Voici quelques conseils pour le calmer et soulager votre téléphone.

1 - Utilisez Firefox comme navigateur par défaut

On vous dit qu'il est lent, qu'il est moins bien ? Laissez les gens parler. Utiliser ce navigateur par défaut en installant l'extension uBlock Origin permet de naviguer sur Internet sans charger les publicités et autres cochonneries. Sachant que les publicités peuvent représenter jusqu'à 25% du poids d'un site, ça fait 25% de data économisées ! Google Chrome a déclaré ne plus vouloir laisser les bloqueurs de pub travailler : laissez-le tomber.

2 - Installez Blokada

Blokada permet d'aller plus loin encore qu'avec Firefox en bloquant les échanges permanents de votre téléphone avec l'extérieur. Le coté smart de votre phone, ça se dit pour les choses qu'il balance à Internet, absolument pas pour sa capacité à utiliser des logiciels.
Avec Blokada, les applications que vous avez ne pourront plus aller pomper votre forfait 3G sans votre accord.

3 - Supprimez les applications inutiles

Vous lisez, disons, la presse en ligne ? Supprimez tout de suite leurs applications mobiles et optez pour les PWA. Késako ? Votre téléphone est parfaitement capable de créer une application à partir d'un site web. C'est ça, une Progressive Web App : c'est créer une application LeMonde sans installer l'application du même nom. Dans 99% des cas, les applications n'apportent rien et bouffent votre data pour envoyer des statistiques aux entreprises partenaires. En allant sur ces sites avec Firefox, une petite maison avec une croix à l'intérieur va apparaître : en cliquant dessus, vous installez votre application, économique celle-là. Trop facile.

4 - Supprimez les applications Google

Si vous découvrez maintenant que les applications de Google consomment de la data alors que vous ne vous en servez pas, il est temps de sortir de votre grotte ! Que ce soit Mail, Maps, Docs ou les autres, elles communiquent en permanence avec les serveurs d'Alphabet, consommant votre data, épuisant votre batterie alors que vous n'avez rien demandé.
Prenez un peu de temps pour nettoyer votre téléphone et vous sauvegarderez de la data et de la batterie ! Il existe un paquet d'applications effectuant les mêmes tâches, sans siphonner votre forfait 4G.

5 - Désactivez les services inutilisés

Vous avez sans doute pris l'habitude de laisser le Wifi, le Bluetooth ou encore le GPS activés ? Désactivez tout ça quand vous n'en avez pas besoin. Avec le Wifi actif loin de votre boxe, votre téléphone, perdu, essaiera de se connecter à tous les réseaux qu'il va croiser, en suçant votre batterie. Idem pour le Bluetooth. Pour le GPS, c'est encore pire : il vous géolocalisera tout le temps pour répondre à la curiosité des applications que vous traînez. Dégagez tout ça !

6 - Streaming, Réseaux sociaux

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé combien vous coûtent les applications de streaming musical ? Perso, au rythme de 4 ou 5 albums que j'ajoute à ma collection par an, j'ai de quoi écouter de la musique d’excellente qualité pour 70€ l'année. Le truc magique ? Prenez 5min pour copier/coller votre collection dans la carte SD de votre téléphone.
Les réseaux sociaux ? Vraiment ? On en parle ? L'application Facebook pompe jusqu'à 20% de votre batterie. Twitter ? Vous utilisez encore ce truc à la con ? Viendez sur Mastodon, plutôt.

7 - Installez une ROM alternative

Les constructeurs et vendeurs bourrent votre téléphone d'applications lamentables : des applications qui fonctionnent sans rien vous demander tout en massacrant votre 4G et votre batterie.
Pour vous débarrasser de façon radicale de toutes ces cochonneries, pensez à aller voir du côté de /e/OS : si votre téléphone est compatible, tentez votre chance et essayez-le ! Vous pourrez toujours installer des applications du Playstore, mais uniquement celles que vous voulez, ce coup-ci !

Enfin voilà. Prenez le temps de faire du ménage, de reprendre le contrôle du machin que vous laissez dans la poche et vous serez plus heureux.

Ajuster le Nextcloud de son Turris Mox

Rédigé par dada / 12 août 2019 / 3 commentaires



Un Turris Mox ?

Pour celles et ceux qui ne sauraient pas ce que c'est, je vous redirige par ici. Je vous balance directement le lien vers la description de sa version cloud parce que c'est celle que j'ai prise. L'objectif ? Arrêter d'héberger mes données sur des serveurs tiers et revenir à un vrai auto-hébergement pour toute ma partie données perso. Ce blog et les autres outils resterons dans les nuages.

Nextcloud

L'intégration de Nextcloud dans le TurrisOS, la variante d'OpenWRT présente dans le Mox, ne vient pas avec toutes les petites configurations qui vont bien. Voici une rapide liste des choses à modifier ou corriger pour que tout se passe au mieux.

Remarque

Notez que le Mox est un petit appareil aux performances modestes. Il comblera sans trop de problème mes besoins perso, en tant qu'utilisateur unique de mon instance, mais n'espérez réussir à gérer convenablement plusieurs utilisateurs actifs en même temps.

Les modifications

  • Variables d'environnement
vim /etc/php7-fpm.d/www.conf 
Vous y trouverez ces variables commentées, enlevez le point-virgule qui traîne devant :
env[HOSTNAME] = $HOSTNAME
env[PATH] = /usr/local/bin:/usr/bin:/bin
env[TMP] = /tmp
env[TMPDIR] = /tmp
env[TEMP] = /tmp
  • PHP Memory limit
La configuration de PHP-FPM vient avec un memory_limit de 384M quand Nextcloud en réclame 512 pour bien fonctionner. Pour corriger le tire, allez modifier la valeur dans /etc/php.ini pour remplacer 384 par 512 :
memory_limit = 512M
Et redémarrer le PHP-FPM :
/etc/init.d/php7-fpm restart
  • Opcache
Ajoutez la conf Opcache qui va bien dans /etc/php.ini :
opcache.enable=1
opcache.interned_strings_buffer=8
opcache.max_accelerated_files=10000
opcache.memory_consumption=128
opcache.save_comments=1
opcache.revalidate_freq=1
  • Lighttpd
Le serveur web choisi par TurrisOS est Lighttpd. Sachez qu'il est possible d'installer Nginx pour le remplacer mais comme c'est la configuration par défaut, j'ai décidé de le laisser là.

Pour corriger les erreurs de well-known, ajouter les lignes qui manquent dans /etc/lighttpd/conf.d/nextcloud.conf :
alias.url += ( "/nextcloud" => "/srv/www/nextcloud" )

$HTTP["url"] =~ "^/nextcloud/(build|tests|config|lib|3rdparty|templates|data)" {
     url.access-deny = ("")
}

# Redirect Cal/CardDAV requests to Nextcloud endpoint:
url.redirect = (
    "^/.well-known/caldav"  => "/nextcloud/remote.php/dav",
    "^/.well-known/carddav" => "/nextcloud/remote.php/dav",
"^/.well-known/webfinger" => "/nextcloud/public.php?service=webfinger"

)
Et redémarrez le service :
/etc/init.d/lighttpd restart
  • Memcache
Pour le moment, je n'ai pas trouvé comment faire pour mettre en place un système de cache honorable pour améliorer les performances générales de Nextcloud. Il n'y a pas, dans les dépôts officiels de TurrisOS, de paquet php-redis ou encore php-memcached. Du coup, pas de cache.


Dons : Diffu et Mobilizon

Rédigé par dada / 05 juillet 2019 / Aucun commentaire


Il est clair que les temps sont durs pour un paquet d'entre nous. C'est un fait. Ça me gêne donc un peu de parler des dons modestes que je viens de faire. Malgré ça, l'envie de soutenir ces deux projets me pousse à griffonner quelques lignes dans ce blog. Qui sait ? Vous connaissez peut-être des gens avec quelques euros à offrir à la communauté.

Mobilizon


Quand ce billet sera publié, il restera 4 jours pour continuer à soutenir ce nouveau projet de Framasoft. Après Peertube, les libristes français se secouent pour nous pondre une solution fédérée à tous les outils de gestion d'événement que l'on croise trop souvent. Ils espéraient atteindre les 50 000€. Finalement, c'est plus proche des 60 000€ qu'ils clôtureront la campagne. Bien joué, les amis !

Diffu


Ce projet vient de lancer une campagne de financement pour espérer atteindre les 7 000€. Il a pour but de réaliser une plate-forme de blog/rédaction fédérée que je trouve à la fois belle et bien pensée. Il sera évidemment compatible avec les Plume, Write.freely et autre. C'est l'entreprise libre Befox qui est en charge de sa réalisation. Bref, j'aime l'idée, le projet et l'esprit portés par l'équipe : j'ai donné.
Enfin voilà. Je tenais à parler de tout ça. C'est fait. Le fédiverse s'étoffe : plus on sera de fous, plus nous seront fous ! Aidez ce beau monde et, surtout, rejoignez-nous !

Des bisous