Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

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...et le P2P redevient une technologie

Rédigé par dada / 20 mars 2015 / 1 commentaire


Des années, mais vraiment des années qu'on nous gave avec la confusion : échange pair à pair = piratage. Bon d'accord, son utilisation intensive dans le partage de fichiers pas vraiment légaux est un fait. Faut dire que c'est simple, rapide, efficace et super économique, tout ce que les plate-formes légales n'offrent absolument pas.

Quand j'annonce que le P2P redevient une technologie, c'est parce que c'est la première chose à laquelle j'ai pensé en lisant cet article sur le dépôt par Apple d'un brevet pour "légaliser" son utilisation. Ca m'avait fait tilter, mais pas plus. Apple bouffe une quantité dingue de données via iTunes, y mettre un peu de pair à pair dedans soulagera sans nul doute la facture. Le truc remarquable, c'est qu'on parle de P2P dans un cadre "légal".

C'est vraiment en lisant que Windows 10 pourra se servir de P2P pour diffuser ses mises à jour que j'ai sursauté. Nom d'une pipe, comme dirait l'autre, est-ce que ce système de partage serait de nouveau devenu une technologie et pas un moyen de piratage ?!

Faut croire que oui. C'est pas trop tôt.

Ces nouvelles remontent un peu le moral, et ça fait rire aussi. Avec les histoires de fournisseurs de bande passante qui veulent taxer/escroquer les entreprises qui bossent avec leurs tuyaux, le P2P a vraiment de beaux jours devant lui...

... mais aussi la HADOPI, qui va rigoler en voyant le trafic exploser !


[Invité] Du libre en entreprise, cher, certes mais si personne ne le fait jamais…

Rédigé par dada / 18 mars 2015 / 4 commentaires


L'ami Augier souhaite réagir au billet publié hier : Du libre en entreprise ? Non, pas encore. Voici donc ses mots et ses idées :


dada a appuyé dans son billet sur un point assez pertinent : le libre en entreprise, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça coûte cher.

Et c'est vrai. Parce que quand une entreprise s'équipe en logiciel libre ou s'auto-héberge, il faut penser à embaucher le gros barbu qui va bien pour maintenir tout le bousin et il faut payer des formations aux noobs de la boîte. Ceci entraînant cela, les sociétés préfèrent payer de la licence plutôt que de passer au libre parce que ça coûte moins cher.

… À court terme…

Parce qu'en fait, il faut voir le passage au libre comme un investissement de long terme. Certes, dans le bilan comptable de l'année, le coût de la licence sera moins élevé que le coût de la masse salariale, mais uniquement quand tout se passe bien. Si les choses commencent à tourner au vinaigre — par exemple si le glandu qui maintient la boîte aux lettres est un gros branleur — l'entreprise l'a dans l'os et va se retrouver avec du matériel disfonctionnel pendant des semaines, voire des mois avant que le branleur ne daigne mettre des rustines sur les fuites.

C'est là où je pense que dada prend le problème à l'envers. Sur un plan strictement financier, il n'y a pas photo. Sur un plan humain, on se retrouves avec des personnes qui se disent ingés, développeurs, ou admin sys mais qui sont en réalité incapable de taper la moindre ligne de commande. Rigolez pas, récemment, la boîte où je bosse a décidé de passer à Debian. C'est la galère…

Alors voilà le constat que je fais : passer au libre, ça coûte cher et c'est contraignant, certes. Mais si personne ne s'y met jamais, on se retrouve en fait avec une somme colossale de pertes en compétences.

Et c'est précisément le problème qu'illustre le Commit Strip que dada poste à la fin de sont billet : choisir de garder des licences, c'est choisir de laisser des compétences essentielles à l'entreprise s'accumuler dans les mains de quelques informaticiens brillants et quelques lobbys.

Si le produit de gestion des mails de Google est si bon, c'est précisément parce que personne d'autre que Google ne souhaite s'en soucier. Et pourtant, il est aujourd'hui courant dans les boîtes d'informatique d'interdire aux employés d'utiliser la messagerie d'entreprise pour s'échanger des données sensibles, un comble…

Mais j'ai bon espoir : nombre d'entreprises commencent à se rendre compte d'à quel point l'informatique est une question sensible et à quel points elles ont besoin de compétences.  Elles sont de moins en moins enclines à externaliser leur informatique. Et dans le même temps, on assiste à une poussée considérable du libre dans tous les domaines de l'informatique.

Moi je vous le dis : un jour, le libre dominera le monde ! Mais pas demain. Demain y'a conférence de Stallman.

Merci à lui ! Vous pouvez parcourir ses autres billets publiés sur le blog de Laurent Napias.

Du libre en entreprise ? Non, pas encore

Rédigé par dada / 17 mars 2015 / 11 commentaires


Eh oui, je sais que ça va vous énerver mais que voulez-vous ? Depuis que je bosse dans une Digital Agency parisienne, je côtoie des gens qui vivent au quotidien les principes économiques du monde professionnel. Alors, pourquoi ne serait-ce encore possible de passer au libre ? Essayons de voir ça en quelques points.

Le contexte

Là où je bosse, ils vendent du libre, principalement de l'EZ Publish, du Drupal, de l’hébergement et d'autres choses que je connais moins. Les serveurs tournent sous Debian et l'ambiance est franchement pas mal.

Les licences logiciels, c'est pas cher

Alors, ils ne le disent pas comme ça, mais c'est un constat. Le coût des licences est marginal par rapport à celui de la masse salariale. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire attention, une dépense est une dépense et ça joue sur les résultats attendus en fin de mois. Le passage sous un environnement de travail libre n'est tout simplement pas une question de frais de licences : que ce soit les logiciels ou les systèmes d'exploitation. Ils payent des licences Windows, PHPStorm, VMWare, Google, Github, etc. Si on additionne le tout, ça ne pèse pas lourd quand on traîne presque une centaine de salariés.

S'auto-gérer

On pourrait penser que passer son infrastructure complète des services propriétaires à des services libres ou open source auto-hébergés serait une bonne idée. Pour le principe, ça l'est, mais, là encore, pas dans les chiffres. Utiliser les services de Google pour ses mails, ses agendas, le partage des fichiers, gérer les réunions et j'en passe ne coûte que peu d'argent. Il faut un homme ou deux pour les faire tourner et quelques euros pour passer des limites grands publics aux largesses du service professionnel.
Si on souhaite se servir des logiciels libres, ils faudrait bien plus que deux poilus pour les faire tourner, les maintenir et former les gens à leur utilisation. De plus, les services proprio se targuent d’être toujours disponibles, ou de ne pas rester en panne bien longtemps, sans coût pour ceux qui les utilisent. On n'entre pas dans le même cadre idyllique si son ownCloud crash (OC est un exemple) et qu'il faut réveiller le DevOps pour corriger la boulette qui a fait tomber l'organisation de la boite.
Si on parle des mails, c'est encore pire : avec toute la bonne volonté du monde, on pourrait avoir la meilleure installation possible mais rien n’empêchera Outlook, Gmail et les autres de vous balancer dans la corbeille de vos clients. C'est con quand même.
Note de consolation, la gestion des projets est faite via Redmine et ils envisagent Easy Redmine dans un futur proche.

La formation et l'habitude

Le truc qui me frustre le plus par sa réalité, c'est la conclusion d'une courte discussion que j'ai pu avoir sur l'adoption d'une distribution GNU/Linux pour les développeurs. Pour l'histoire, la majorité des gens bossent sous Windows et OSX. Pas moi, of course, mais en tant que DevOps, un terminal est un terminal. J'ai pas besoin de grand chose d'autre.
On se disait que ça serait chouette de virer les Windows pour mettre des Ubuntu. Simple, mais irréalisable. Les dev' ne sauront pas tous comment s'en sortir en cas de petits problèmes. Ils perdraient du temps, et le temps perdus, c'est foutu. Imaginez-vous dire à votre client que vous ne pouvez pas livrer à temps parce que la dernier mise à jour de l'OS des dev' à faire perdre des heures et des heures de taff. Mauvais, très mauvais délire.
On se rend bien compte ici de l'influence des habitudes, aussi mauvaise soient-elles, sur l’évolution d'une société. Les gens savent s'en sortir avec Windows alors on ne bouge pas. C'est tout. Un des derniers CommitStrip le résume très bien :


On peut malheureusement conclure que c'est un luxe de se servir d'outils libres pour les entreprises. En consolation, on peut se dire que ça sera peut-être possible dans plusieurs années, quand les développeurs sauront plus se servir de GNU/Linux et de son écosystème que des outils proprio et qu'ils se regrouperont pour s'en sortir. Vous allez me dire ça existe déjà, mais des exemples sont rares. En attendant, tant que je pourrais, je tenterais de pousser à l'adoption de solutions libres autant que possible !

Slate.fr : la confusion classique

Rédigé par dada / 10 mars 2015 / 2 commentaires




Slate.fr s'est fendu d'un article sur l'Open Source. La démarche est rare et mérite d’être soulignée. Cependant, il faut avouer que l'auteur de l'article s'est planté. Derrière la bonne volonté affichée de l'article se cache des confusions gênantes.

L’entête est pourtant agréable, vraiment. Il nous dit que l'informatique n'est pas qu'un repère de rapaces qui créent des solutions dans le seul but de faire fortune mais qu'une bande d’irréductibles se démènent encore et toujours pour faire avancer ce bien commun. Ces braves gens le font d'ailleurs avec peu de moyen, et encore moins de reconnaissance.

La première erreur saute aux yeux rapidement : il nous parle d'Open Source tout en citant GPG, un logiciel libre, pas Open Source. Un bébé de GNU. Cette confusion est une erreur basique qu'on retrouve toujours lorsqu'un débutant débarque dans notre univers, surtout lorsque qu'on se base sur la traduction anglaise de Logiciel Libre qui, je le rappelle, est à l'origine d'une grande confusion :
Libre = Free != Open Source
Vous pouvez lire ce billet de Framablog datant de 2007 traitant des différences entre l'Open Source et le Libre. Stallman, père fondateur de notre univers libre, se plaît toujours à répéter qu'il faut utiliser d'autres langues que l'anglais pour correctement se faire comprendre. Les bases latines n'offrent pas cette confusion !

L'autre chose qui me chagrine est, encore et toujours, le fait de parler simplement de Linux en occultant la partie GNU, qui n'est pas la moindre. L'un sans l'autre ne nous donne pas ce que nous utilisons en ce moment même. A ce sujet, il vaut mieux garder son énergie pour lutter contre l’assimilation du Ubuntu = GNU/Linux. Même si le mal n'est pas si grave.

Une dernière chose est la confusion entre le Libre, l'Open Source et la gratuité. Nous sommes nombreux à payer pour le libre, directement ou indirectement. Je fais encore régulièrement des dons via Flattr aux projets que j'utilise le plus, j’achète des goodies lorsque je le peux, comme dernièrement au FOSDEM. J'aurais d'ailleurs bien voulu acheter un Tshirt Debian, mais y'en avait plus. Bref, ce ne sont que des exemples auxquels je pourrais ajouter le compte Bountysource de diaspora*.

Fervent défenseur du Libre, je me dois d’être taquin et de répéter que ces petits oublis font des dégâts considérables dans l'esprit des utilisateurs et des créateurs de projets. Ceci-dit, cela ne nous, FLOSS en général, aide pas à être plus utilisés, plus connus et reconnus. Un jour, les amis, un jour...

Unreal Tournament 2015 tourne sous Ubuntu, je le confirme !

Rédigé par dada / 06 mars 2015 / 3 commentaires


Mise en garde : si vous voulez du jeu libre, passez votre chemin.

Ce n'est pas souvent que je sors de Steam pour jouer. Dota 2, TF2 et DoD:Source sont les quelques jeux que je pratique encore. Autant dire que je me contente de peu.


Enfin, ça, c’était avant qu'un ami m'envoie un lien pour télécharger Unreal Tournament 2015 Pre-Alpha. Un lien vers la version pour GNU/Linux s'il vous plaît. Je ne connais pas l’actualité des jeux vidéos, pas du tout, mais UT premier du nom est clairement le jeu qui m'a fait plonger dans le monde des FPS. Alors bon, j'ai pas résisté longtemps à l'envie d'y replonger : j'ai téléchargé l'archive et j'ai foncé ! Voici comment j'ai fait :

Installation

  • Première étape : télécharger l'archive
  • Deuxième étape : trouver exécutable qui va bien dans le bordel (remplacer le /home/dada/ par le chemin vers votre installation)
cd /home/dada/LinuxNoEditor/Engine/Binaries/Linux/
Donner les droits d'exécution au fichier UE4 :
chmod +x UE4
  • Jouer !
Tout simple, en n'oubliant pas l'argument sans lequel vous aurez une erreur :
./UE4 UnrealTournament -SaveToUserDir

C'est tout. Vous pouvez maintenant fraguer à l'arrache.

Un avis rapide

C'est du UT. Je ne sais pas vraiment quoi dire d'autre. On voit des gens, on tire. On essaye toujours de survivre en sautant partout. Les armes restent les mêmes qu'à l’époque, elles sont juste bien plus jolies. Bref, des années après, je retrouve le plaisir de faire du kill à tout va !

Ma configuration de test

Pour vous donner une idée du matériel avec lequel j'ai testé le jeu, voici ma conf :

  • Système d'exploitation : Ubuntu 12.04.2
  • Processeur : Intel(R) Core(TM)2 Quad CPU Q6600 @ 2.40GHz
  • Mémoire vive : 4 Go (j'sais plus si c'est de la DD2 ou 3)
  • Carte graphique : GeForce GTX 550 Ti

Je pense que le reste n'est pas utile. Avec ça, le jeu tourne. Ses configurations ne sont pas (du tout !) au maximum, mais c'est suffisant pour être à la fois agréable et jouable.

Je vous laisse avec des captures d’écran prises en jeu. Elle représente la seule map avec des textures. Eh oui, on parle d'une version Alpha.



J'attends la toute fin pour avouer que j'ai pris ces captures sur la seule map jolie, seul sur le serveur et sans tirer. Sinon, c’était pas possible... Ma conf est un peu ancestrale, je la cache comme je peux ! ;-)