Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

PINE64

J'ai récupéré un PinePhone

Rédigé par dada / 21 février 2023 / Aucun commentaire


Pour les plus pressés d'entre vous, voici ce que je peux déjà raconter autour du PinePhone :
  • Ce n'est pas un téléphone pour un usage classique.
  • J'ai la version classique, pas la pro.
  • Il a la taille d'un OnePlus 5T, c'est pas petit.
  • Il n'est absolument pas fluide.
  • Oui, on peut se SSH dedans et c'est trop cool.
  • Pourquoi l'appareil photo ?

Un PinePhone ?

C'est un téléphone de la société étasunienne Pine64. Cette entreprise propose aussi une montre que j'ai déjà testée et qui prend un peu la poussière depuis qu'elle a pris l'eau. C'est malheureux, l'unique bouton de la montre ne marche plus qu'une fois sur cinq.

Bref, c'est un smartphone, ou ordiphone, qui a la particularité d'utiliser directement GNU/Linux en lieu et place d'Android. Pour les bidouilleurs, c'est le pied, d'où mon intérêt pour la bête.

Niveau puissance, sur le papier, la machine s'en sort bien moins bien que mon vénérable OP5T qui fêtera ses 6 ans à la fin de l'année. Le décor est posé : on n’achète pas ce téléphone pour jouer.

La bidouille

Gros plaisir : j'ai déjà changé trois fois de système d'exploitation. Imaginez quelqu'un dire ça avec son téléphone classique. Impossible.

Il est arrivé avec postmarketOS, le système officiel de Pine64 basé sur Alpine Linux. Sans intérêt pour moi, j'ai tout de suite effacé la bête pour y mettre un vrai OS, un truc basé sur du sérieux, sur Debian : Mobian !

Quelques dizaines de minutes plus tard, un peu déçu, je changeais à nouveau pour Manjaro ARM. C'était un peu mieux mais je suis retourné sur Mobian par principe. Pour les curieux, la liste des distributions disponibles est par ici.

C'est agréablement simple de passer d'un OS à l'autre. On est loin des emmerdes avec Android. Ici, on branche le téléphone au PC, on le démarre en appuyant sur la touche supérieure du volume et y'a plus qu'à écrire une des images fournies par des bénévoles. C'est trop bien !

Bon, j'aurais pu pousser mes testes un peu plus loin et tester un système basé sur KDE mais c'était trop dur. J'ai trop de traumatismes avec ce machin depuis la version 4.

Les applications

Ici, c'est un peu l'échec complet pour le moment et je ne parle pas des applications de tous les jours comme celles des transports en commun ou bancaires : y'a pas, pas la peine de râler !

Je me sers beaucoup de Signal et je n'ai pas trouvé le moyen de m'en servir avec Mobian. J'ai aperçu un truc dans Manjaro ARM mais c'était clairement bancal. Je me sers encore un peu de Telegram, idem. Vous voulez naviguer sur Internet ? Ça sera avec Firefox et ça sera poussif. Ceci-dit, ça affiche la page d'accueil du Monde sans crasher le téléphone : on est pas si loin d'un truc costaud.

Y'a un truc cool quand-même : l'interface. Elle fait du bien, elle change, c'est frais. Les dernières versions d'Android me filant des boutons, un truc simple à la GNOME, c'est quand-même top.

Les appels

Pour tester les appels, j'ai du utiliser mon imprimante 3D pour imprimer un adaptateur NanoSIM vers MicroSIM, ma carte SIM étant bien trop petite pour le PinePhone. Après 15min de blabla, mes deux oreilles étaient dans un état de surchauffe inquiétant. Je ne sais pas si c'est le coup de froid qui me gonfle depuis une semaine ou le DAS du Pinephone qui est foireux. Ce n'est pas encourageant.

Alors ?

Dans l'ensemble, ça rappel un peu FirefoxOS ou Ubuntu Phone (oui, j'ai testé les deux, on ne rigole pas). On a un truc qui marchotte, qui est rigolo mais qui ne fait pas grand chose au delà du très simple. Contrairement à la PineTime qui, avec GadgetBridge, fait presque aussi bien que la concurrence.
Avec cette histoire, j'ai décidé de sortir ma tablette du tiroir sous Ubuntu Touch, la Aquaris M10 FHD. Elle tourne toujours, on dirait même que les dernières mises à jour la rendent très agréable à utiliser. M'enfin, pour du simple.

Un gros merci au fédigens qui m'a revendu son Pinephone :bisou:

Pinetime : j'ai craqué pour une montre connectée

Rédigé par dada / 06 janvier 2022 / 17 commentaires


Sachez d'abord qu'il y a beaucoup de choses que je déteste avec les objets connectés. Les deux principales étant la collecte massive de données permettant aux entreprises de se faire du pognon sur le dos des utilisateurs et l'espèce d'obsolescence programmée de ces différents bidules qui sont, au choix, abonnés niveau logiciel ou poussés vers la sortie par des nouveaux modèles sans intérêt.

PINE64 a pourtant réussi à me faire croire que leur montre pouvait être chouette.

Note importante : j'ai acheté un Flame (abonné), puis une Aquaris M10 (abandonnée), un Fairphone (volé) et un Turris Mox (bidouillé). On va dire que les trucs plus ou moins surprenants, j'y fonce. Voici donc ma PineTime.

De quoi parle-t-on ?


En simple, on est face à une montre connectée des plus classiques :
  • Elle affiche l'heure.
  • Elle donne une idée du rythme cardiaque.
  • Elle fait compte à rebours et chronomètre.
  • Elle compte les pas.
  • Elle permet de dessiner.
  • Elle permet de jouer au 2048.
  • Elle sert d'extension du smartphone (musique, GPS, notifications, appels, etc)
Chose appréciable : j'ai un tout petit poignet et sa grande diagonale de 45mm n'est absolument pas dérangeante. C'est moins d'un centimètre de plus que ma bonne vieille DWYT. Je déteste les énormes montres.

Quel est son intérêt ?

Elle est bidouillable. Si ça ne tenait qu'à ma fainéantise, ce billet ne ferait que quelques mots : foncez essayer cette montre, c'est comme un PC sous GNU/Linux, on s'amuse à se prendre la tête et c'est super. En plus, elle coûte seulement 30 balles. Mais bon, étayons.


Elle fonctionne à l'aide d'un fork de FreeRTOS qu'on appelle InifiniTime. Le développeur principal - je crois - de ce fork est un francophone qu'on peut saluer sur Mastodon et qui accepte les dons via Liberapay. S'il fallait faire un bingo des trucs qui me font plaisir, il ne manquerait que de cracher à la tronche d'OpenCollective pour être parfait.

Tout ça pour dire qu'on peut suivre publiquement le fonctionnement de la montre et y participer. On peut aussi s'assurer qu'elle ne va pas aller consolider vos données personnelles pour en tirer un quelconque revenu. Impeccable.

Et ça marche ?

Comme toujours : chez moi, ça marche. Mes besoins sont à la fois simples et tordus : je veux pouvoir la mettre à jour via mes PC sous Ubuntu et la brancher à mon honorable OnePlus 5T sous /e/.

Et ça fonctionne sans trop de souci.  Depuis le PC, je passe par Siglo pour mettre à jour le firmware de la bête. Ça demande 3 lignes de codes et du Bluetooth. Simple.
Pour mon téléphone, GadgetBridge (Mastodon, Liberapay, F-droid) fait parfaitement l'affaire. L’application récupère les données générées par la montre afin de les sauvegarder dans des jolies graphiques.



Enfin, bref, ça marche.

C'est de la belle bidouille

À n'en point douter, ça reste de la bidouille. Si ndiswrapper vous parle et que vous avez déjà compilé un kernel pour rigoler, ça va être de la rigolade. Pour les autres, n'ayez pas peur, tout est très bien documenté. Personnellement, la montre était parfaitement utilisable au bout d'une petite heure.
À l'heure où j'écris ces lignes, la montre tourne en 1.7.1. La mienne n'a pas été livrée avec ce Firmware mais une version un peu ancienne et bancale. Je me suis rapidement jeté dans la procédure de mise à jour et tous les soucis ont disparu. Dans les soucis, y'avait l'impossibilité de régler l'heure. Rigolez pas, j'ai un peu flippé !

Notez qu'il n'est pas possible d'exiger des choses pharamineuses d'un objet à 30€. Si vous voulez des trucs crades de compétition, la Fnac propose des machines à 500€.
Pour le moment, la montre fonctionne, fait ce que je lui demande et se glisse très bien dans mon environnement numérique. C'est tout ce que je lui demande. Et, très sérieusement, j'adore recevoir des notifications Github quand un bout de code évolue. #geek.

La montre en image

Je vous laisse avec une vidéo de test de Wekeys, histoire de vous montre la bête en vrai. Bon visionnage !


Je reviendrais sans doute dans un billet d'ici quelques semaines, le temps de tester la chose plus sérieusement. Sincèrement, je ne m'attends à pas grand-chose. Mes besoins sont presque comblés. À la rigueur, des infos sur le sommeil pourraient être chouettes même si je ne garde pas ma montre la nuit. Enfin voilà : ce qui débarquera dans la montre ne sera que bonus à mes yeux !