Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

Diaspora*

diaspora* en 2016

Rédigé par dada / 30 décembre 2016 / 4 commentaires




Une belle année se termine pour le réseau social libre diaspora* et comme je n'ai pas pris le temps de faire des billets d'annonce à chaque sortie de version, voici ce qu'on peut résumer des 12 derniers mois :

Une refonte du core

C'est sans doute la chose qui intéresse le moins les utilisateurs mais qui les concerne directement : le système qui se cache sous la page web de votre compte diaspora* et sur les serveurs de vos podmins adorés s'est vu beaucoup retravaillé.
Souvenez-vous des situations gênantes d'avant 2016 : un post attirant beaucoup de commentaires, rapidement, se transformait en un bordel pas possible. Les commentaires s'empilaient dans un ordre chronologique inconnu de notre planète. C'est maintenant du passé ! La fédération des messages est bien plus au point qu'avant ! De plus, une partie du travail est toujours en cours : ça sera pour 2017 donc.

Un chat en ligne

Alors, celui-là, il n'est pas encore actif sur la totalité des pods mais ça arrive. Je sais que je dis ça à chaque fois mais 2017 devrait terminer son activation sur la totalité des pods en service.
Ce système de communication en direct est utilisable depuis votre navigateur mais aussi depuis n'importe quel client XMPP qui va bien. Les vieux de la vieille dont je fais partie ne s'en servent pas trop : on traîne sur IRC depuis toujours pour parler entre nous, mais les nouveaux, moins geeks, devraient apprécier. Ceci-dit, la belle équipe qui va représenter diaspora* au FOSDEM 2017 devrait s'en servir pour se retrouver. J'en suis et je vous tiendrai au courant !

Un nouveau design

Il n'avait pas bougé depuis des années : le style très old-school est passé par une esthéticienne pour se refaire une beauté. Je sais bien que les goûts et les couleurs se discutent et que chacun y trouvera des éléments qui lui plaisent plus ou moins. Perso, j'aime et j'invite ceux qui n'y trouvent pas leur compte à créer un thème perso !

Des boutons pour commenter

Cette révolution évolution est celle dont je suis particulièrement fier puisqu'elle fût directement testée sur mon pod : diaspote.org.
Faire des jolis messages avec un gros titre, des citations, des liens et tout le tralala n'était pas bien difficile pour les amateurs de Markdown mais pour les autres, c'était franchement frustrant. Maintenant, grâce au travail d'Augier, tout le monde peut designer ses posts en quelques clics ! C'est disponible sur les posts, les commentaires et les messages privés, of course.

Mais aussi...

Des correctifs de sécurité toujours passés à temps, des améliorations discrètes mais bien utiles comme l'ajout du lien vers le post duquel est tirée la photo dans la vue des Photos, une utilisation mobile grandement améliorée, si ce n'est enfin 100% agréable, une application Android libre qui avance, et j'en passe. Je n'ai pas la liste complète en tête mais je parle ici d'un travail de fourmi qui améliore l'expérience utilisateur au jour le jour.

Enfin voilà, quand je dis que 2016 fut une bonne année ! J'avais l'idée de vous sortir une pile de chiffres pour vous montrer l'activité du projet mais je suis vite tombé sur des nombres bien trop gros. Simplement : 16 releases sur 12 mois, c'est suffisamment clair, non ?

Pour finir ce billet, je vous invite à venir vous créer un compte sur diaspote.org ou sur le pod de votre choix (Framasphere de Framasoft est chouette aussi) et de nous rejoindre sur ce beau réseau. Ça serait une belle résolution pour 2017 ! -;)

diaspote in backstage v2

Rédigé par dada / 11 octobre 2016 / Aucun commentaire




Les choses ont changé depuis le dernier diaspote in backstage. Il est temps de faire une mise à jour.

Toujours chez Scaleway

La machine propulsant le pod est toujours chez Scaleway, par contre, on passe d'un C1 à un C2. On avait besoin de RAM et d'un processeur x86 pour pouvoir avancer dans d'autres projets et le C1 était trop juste pour diaspora* tout seul.
Rassurez-vous, si vous ne voulez que faire tourner votre pod personnel, un C1 convient toujours parfaitement.
Les caractéristiques de la nouvelle bête ne sont toujours pas incroyables, même si on note un léger mieux. C'est vraiment le passage d'un ARM à un x86 qui va amuser vos deux podmins, moi le premier !

Un nouveau serveur, un configuration plus propre

Changer de serveur, c'est toujours pour moi l'occasion de mieux refaire. On avait des problèmes avec l'envoi de certains mails à nos utilisateurs mais c'est maintenant corrigé. Faut dire qu'on passait par un sendmail pas terrible. C'est maintenant un posftix propre qui s'y colle.
L'autre souci concernait le système de tchat : même avec l'aide de Lukas, le mainteneur principal du module, on n'avait pas trouvé le pourquoi du comment que ça voulait pas marcher. Le fin mot de l'histoire semble être que j'avais tellement trifouillé les fichiers de configuration de Prosody que j'avais tout cassé, sans backup.
Bref, maintenant ça marche, via la page web et via un client externe comme Pidgin pour le bureau et Conversations pour Android. J'en profite pour râler : il n'y a pas de client XMPP pour Ubuntu Touch.
Notez aussi que le chiffrement via OTR et OMEMO fonctionne !

Des statistiques

Le pod commence à faire sa place au milieu des autres : on a la chance d'avoir des utilisateurs actifs autres qu'Augier et moi-même !
On peut revendiquer 69 comptes dont 23 actifs. Ce n'est pas incroyable mais c'est déjà ça. J'explique la différence entre le nombre d'actifs et le nombre global par la présence du tchat qui a fait venir pas mal de curieux. Des gens sont venus de leur pod pour regarder à quoi ressembler la messagerie instantanée de diaspora* avant qu'elle ne soit activé partout. Ce n'est d'ailleurs pas encore le cas, mais patience, c'est en cours de développement.

Voilà,c'est plus ou moins tout ce qu'on peut dire sur l'état du pod. Je termine par le classique : les inscriptions sont ouvertes et c'est avec plaisir qu'on vous accueillera ;-)

Flux, mon activité et activité publique : les trois grands axes de diaspora*

Rédigé par dada / 20 septembre 2016 / Aucun commentaire




On se rend parfois compte qu'il est difficile de comprendre le fonctionnement de diaspora* quand on est habitué aux autres réseaux sociaux. Remarque, c'est aussi le cas quand on ne connaît que le fonctionnement de diaspora* et qu'on regarde celui des autres. D'ailleurs, ils sont passablement gonflés si on en croit l'actualité, les salops.
Du coup, en bon utilisateur de diaspora*, voici quelques trucs que vous devriez savoir.

Flux / Stream

C'est la page d'accueil, ou d'entrée de diaspora*. C'est ici qu’apparaissent les derniers messages qui sont susceptibles de vous intéresser : les posts et repartages de vos contacts.
L'information n'y est triée que par ordre chronologique. Le dernier message en date apparaît en premier. Le logiciel ne s'amuse pas à trier les messages pour vous. Une petite pique serait facile à balancer contre Facebook et les autres mais ça sera bien trop simple. Oh, on me dit que.. Oups.

Mon activité

Ici, diaspora* réorganise les informations qui vous sont accessibles par activité. Un message qui date d'il y a 1 an pourra réapparaître en haut de cette page si quelqu'un s'amuse à le déterrer en l'aimant ou commentant. C'est le seul vrai tri qu'on peut retrouver dans diaspora* et son unique but est de vous permettre de retrouver des posts plus facilement en écartant ceux qui ne sont plus actifs. C'est du ménage grossier, mais je vous assure que ça aide. D'ailleurs, ce comportement va légèrement changer avec la prochaine version : seuls les commentaires pourront faire remonter une publication.

Activité publique

Là, c'est encore autre chose. En étant sur un système décentralisé, les utilisateurs de diaspora* brassent une belle quantité d'informations. Il faut pas le dire, je sais, diaspora* est un réseau mort, blabla. Enfin, le fait est que l'information qui n'est pas soumise à vous via l'un de vos tags suivis ou l'un de vos contacts n’apparaîtra pas dans votre Flux/Stream. Ça serait ingérable. Du coup, comme elle peut tout de même vous intéresser, la section Activité Publique est là !
Elle regroupe tout ce qui se passe par votre pod, du plus intéressant à la maudite photo de chat.

Voilà pour ce billet rapide sur le fonctionnement de diaspora*. Comme d'habitude, n'hésitez pas à vous faire un compte sur la framasphere ou sur diaspote et à m'ajouter dans vos contacts pour papoter et échanger des photos de tout sauf de chats !

Faites place à diaspora* 0.6.0.0 !

Rédigé par dada / 29 août 2016 / 6 commentaires




Oh, une mise à jour majeure du réseau social libre et décentralisé le plus cool du moment ! Si si, je vous l'assure, c'est le réseau social cool. Pas de doute là-dessus.
On me demande toujours si des gens se servent toujours de ce logiciel libre et si d'autres y codent encore des trucs : bah oui !
Je vous parlais du développeur russe qui avait décroché la cagnotte qu'on avait réuni pour travailler à temps plein pendant plusieurs mois sur des gros morceaux. Il avance et a même fait plein de trucs. Dingue, non ?
Je peux aussi vous parler d'Augier, despote éclairé de diaspote.org, qui a enfin réussi à faire passer son éditeur de post dans la branche stable du projet. Les utilisateurs peuvent enfin agrémenter leurs publications en utilisant des petits boutons plutôt que la page wiki du langage Markdown.



Je suis quand même plutôt fier d'être l'administrateur du pod qui a permis de faire les tests en grandeur nature de cette fonctionnalité : les joies du logiciel libre ! Et en passant, seul diaspote.org profite aussi de ce système dans les commentaires et les messages privés. C'est en phase de test chez nous avant de débarquer plus tard chez tout le monde, pas de panique.

Dans les nouveautés, qui sont quand même plus d'une trentaine, on peut remarquer :
  • L'amélioration de l'affichage des photos partagées avec l'ajout d'un lien vers le post d'où elle est tirée.
  • La récupération des informations d'un profil quand celui-ci est mentionné
  • L'amélioration du système de sondage avec une meilleurs vue bureau et mobile
  • L'accentuation du respect de la vie privée
  • Un tout nouveau thème rafraîchissant
  • Le chat intégré passe maintenant par Prosody et vous permet toujours de s'en servir via votre pod ou via un client XMPP classique
  • Et j'en passe, parce qu'il y en a aussi pour les podmins, mais ça se voit moins

Cette version est surtout un nouveau départ incroyable pour le projet avec la refactorisation impressionnante d'une bonne partie du code source. Y'a qu'à voir la liste de ce que les développeurs ont fait pour avoir le vertige : Refactor. Si ça, ça ne donne pas envie aux développeurs auxquels il reste du temps libre de venir coder avec nous, j'sais pas ce qu'il vous faut !

diaspora* est un projet bel et bien vivant, quoiqu'en disent les grincheux du Web.

Si vous voulez vous marrer, vous pouvez suivre la livraison de cette grosse version en replay avec ce lien. Une partie des développeurs s'est rassemblée pour une toute autre raison et en a profité pour streamer en direct la mise en ligne de diaspora* 0.6.0.0. Ça n'a rien d'incroyable, mais c'est marrant.

Je termine avec l'habituel : si vous voulez tester diaspora*, vous pouvez vous faire un compte sur les innombrables pods qui existent, de mon diaspote.org en version développement en passant par Framasphere de Framasoft, en stable.
Il est possible que certains serveurs ne soient pas encore en 0.6.0.0, elle vient tout juste de sortir et ça demande un peu de temps, patience.

C'est transparent, libre et les administrateurs sont au bout du fil. Ça change des autres réseaux ;-)

Senya répond à mes questions après le succès de sa campagne de financement participatif

Rédigé par dada / 27 avril 2016 / 3 commentaires





J'ai honte. Cela fait un mois que Senya m'a fait le plaisir de répondre à mes questions et c'est seulement maintenant que j'en sors la traduction. J’espère que vous apprécierez autant que moi les réponses à ces quelques bafouilles. Le texte orignal en anglais est disponible par ici (en).
La campagne ayant commencé, vous pouvez suivre son aventure via ce tag.

Commençons par une présentation classique. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi ?

Je m'appelle Senya et je suis un développeur de logiciels russe. Je fais aussi de l’activisme en aidant les utilisateurs de logiciels libres autour de moi tout en en faisant la promotion. J’ai 25 ans. J’ai commencé à coder à 14 ans et j’ai dégoté mon premier travail en tant que développeur junior à 17 ans. Il y a un an, j’ai quitté le développement commercial pour me dédier, ou du moins essayer de me dédier, au logiciel libre.

Comment as-tu entendu parler du projet diaspora* ?

Si je ne me trompe pas, j’ai tout d’abord entendu parler du projet dans un magazine en ligne dont je ne me souviens plus du nom. C’était un test d’alternatives open sources de réseaux sociaux. Plus tard, j’ai commencé par réfléchir aux moyens de diminuer ma dépendance à vk.com, le réseau social « national » russe qui s’impose dans l’ancien bloc soviétique. Je voulais pouvoir partager et m’informer sans ce vk.com, à l’aide d’une plate-forme libre.
Je me suis alors souvenu du projet diaspora* que j’ai réessayé. Il comble mes besoins : il m’apporte un flux de nouvelles exportable en ATOM.

Es-tu un utilisateur actif de diaspora* utilisant le pod d’un podmin ou es-tu un poweruser gérant toi même ton propre pod ?

Non, je n’ai pas mon propre pod. J’utilise socializer.cc (Merci Nico Suhl !). J’étais d’abord un utilisateur et c’est plus tard que je suis devenu un contributeur. Je continue encore à me servir du même compte. Je n’envisage pas de mettre en place un pod à moi pour le moment.

Diaspora* est assez connu en Allemagne et en France. Le projet a commencé aux USA. Quel est son état en Russie ?

En fait, il n’est pas très connu. La communauté russe de diaspora* est plutôt petite. Malgré ça, il existe tout de même le pod russiandiaspora.org et quelques autres. A vue de nez, il n’y a pas plus 200 utilisateurs actifs par mois. De temps en temps, je rencontre des gens qui connaissent le projet parce qu’il est connu (mais pas populaire). Ceci-dit, je ne connais physiquement quasi personne de mon flux.

Tu t’es lancé dans une campagne de crowdfunding pour bosser à temps plein sur ce projet. Comment t’es venue cette idée ?

D’une certaine façon, c’est pour moi une preuve de concept pour voir si je peux travailler en tant que développeur payé sur un projet qui n’est pas d’essence commercial. Depuis mes débuts, je suis un défenseur des logiciels libres. Aujourd’hui, les logiciels libres sont largement utilisés par des entreprises commerciales pour différents buts. Mais, au final, ça aide les patrons à gagner de l’argent. Aujourd’hui, nous avons des systèmes d’exploitation libres bien foutus mais ils sortent la tête de l’eau principalement via l’intérêt qu’a le secteur commercial dans son développement. J’aime l’idée d’une communauté d’utilisateurs qui embauche un développeur pour améliorer les outils dont elle a besoin. Ainsi, c’est un mouvement qui vient de la base et c’est super ! La technologie s’améliore sans les fonds ni l’intermédiaire de quelqu’un de riche qui influerait sur son développement à son profit, bien plus que pour l’intérêt général, la justice sociale et un monde en paix.

Quels sont tes objectifs ? Tu penses que ce projet aura un bel avenir ou va-t-il rester un réseau social de geeks ?

Tout de suite, mon principal objectif est de faire mon travail le plus rapidement et le mieux possible. J’ai reçu un soutien financier, la communauté m’a supporté et a confiance en moi : c’est à mon tour de faire de mon mieux.
Je crois que diaspora* et le principe de la fédération ont un grand futur. Depuis des dizaines d’années, Linux et l’Open Source ont été en quelque sorte marginaux mais maintenant, Microsoft s’y met. L’astuce pourrait marcher une fois de plus. L’Open Source donne les moyens d’adapter le logiciel à ses propres besoins. J’ai contacté un groupe de personnes qui ont travaillé en tant qu’aide technique pendant la manifestation des conducteurs de camions en Russie. On m’avait dit qu’ils avaient à l’esprit de faire un réseau social pour les conducteurs dans lequel ils pourraient avoir confiance. Ils sont prêts à se baser sur de l’existant plutôt que de tout refaire depuis le début.
Aussi, diaspora* apparaît dans quelques niches : le réseau social pour geek/nerds, comme tu dis. Il comble les besoins en matière de respect de la vie privée, d’informations technologiques et de discussions. C'est aussi une zone de partage pour gauchistes. Diaspora* attire les gens à l’état d’esprit idéaliste. En partant de ces niches, la fédération pourrait atteindre le moment où elle commencerait à atteindre un public plus large mais ça n’arrivera pas sans amélioration du logiciel et c’est là que je veux aider.

Je pense aussi que le futur d’un web fédéré doit reposer sur une diversité de logiciels. C’est aussi pourquoi nous devrions nous orienter vers la standardisation des protocoles propulsés par l’open source. Les outils de médias/réseaux sociaux peuvent bien être implémentés d’une douzaine de façons différentes mais s’ils se servent du même protocole, leurs utilisateurs pourront communiquer les uns avec les autres malgré leurs désaccords « idéologiques ».

Un exemple, pour le moment théorique, serait l’implémentation du logiciel des pods qui n’utiliserait pas du tout de JavaScript, ce qui est logique puisqu’il est difficile de contrôler ce qui est exécuté sur son ordinateur quand le JS est activé. A cause de lui, actuellement, nos ordinateurs dépensent une quantité considérable de ressources pour nous afficher de la publicité. La fédération pourrait aider un groupe de personnes avec ce genre de point de vue à rester en contact avec ceux qui ne le partagent pas. Plus globalement, la fédération pourrait délier le contenu des échanges via réseaux sociaux des outils qu’il faut utiliser. Et c’est franchement génial.

Tu commences une période de trois mois de travail à temps plein. A la fin, tu envisages de recommencer à travailler pour le projet ?

On verra bien. Ça dépend du résultat de ce projet. Le retour de la communauté et de l’équipe de développeurs est important pour moi.


Merci encore pour tes réponses Senya !