Blog de dada

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Coucou ProtonMail, ciao Google Mail

Rédigé par dada / 28 décembre 2016 / 12 commentaires




C'était quelque chose que je voulais absolument faire depuis des mois, voire des années et c'est maintenant chose faite : je viens de transformer ma vieille adresse personnelle en Gmail (Google Mail) par une adresse en @protonmail.com.

ProtonMail ? C'est un fournisseur de courriel (!) basé en Suisse et créé par des gars du CERN. La page Wikipedia vous donnera toutes les informations connues autour de ce service et je vous invite à la lire : ce billet va se concentrer sur mes retours d'utilisateur.

Mails chiffrés

C'est natif avec ProtonMail et ça ne demande pas la moindre manipulation de la part de l'utilisateur. Ça caresse ma fibre de feignant. Les mails chiffrés ne sont pas lisibles ni par les administrateurs des serveurs ni par les gars ne possédant pas votre clé privée.
Quand vous chiffrez un mail à destination d'un contact qui n'a pas de compte ProtonMail, celui-ci ne recevra qu'une notification et sera invité à en lire le contenu depuis une interface sécurisée. Youpi, non ?
Vous pouvez, en toute connaissance de cause, envoyer des mails en clair sur le réseau pour ne pas perturber vos contacts.

Le support des domaines perso

Ce qui veut dire que si vous avez un nom de domaine, vous pourrez le faire pointer sur votre compte PM en toute transparence et, du coup, profiter de tous ses avantages avec une adresse qui ne se terminera pas en @protonmail.com. C'est pour ça que je me sers de PM maintenant et pas d'un autre service : dadall.info était géré par un serveur mail classique configuré par mes soins. Une plaie à gérer et je suis content d'avoir refilé le bébé à PM !

Les inconvénients

- PM a un gros inconvénient : il ne supporte pas les protocoles IMAP ou POP3. Pour faire simple, il n'est pas possible de s'en servir avec Thunderbird, K9-mail ou le client de votre choix. C'est assez emmerdant pour moi, je suis quand même un accro de l'oiseau bleu. Tant pis, mais c'est avec un gros pincement au cœur que j'écris ces lignes.
- Dans la même veine, sans protocole supporté, PM ne se consulte que via une interface web qui n'est pas disponible en français. Elle n'est qu'en anglais pour le moment. Perso, je m'en fiche mais ça ne va pas permettre à des non anglophones de s'en servir.
- Un dernier truc qui me chagrine, c'est qu'ils proposent, quand même, une application mobile pour mon Fairphone sous Android mais elle n'est pas libre et nécessite ces cochonneries de Google Services. Préparez-vous à lire la notification vous conjurant d'installer Google Play et ces saloperies à chaque lancement de l'application. Ça entraîne aussi des problèmes : pas de relevé automatique des mails et pas de notification lors de leur réception. #Tristitude

Bon, tout n'est pas rose. Je me suis engagé sur un an pour 48€. C'est le prix à payer pour avoir 5Go d'espace disque et le support de mon domaine perso.
J'espère que ce retour sera utile pour ceux qui se posaient des questions autour de ProtonMail. J'y suis depuis le 17 décembre et les quelques soucis que je relate ne me gênent pas vraiment : j'suis pas un accro des mails sur mon téléphone et Thunderbird est toujours mon compagnon au taff, là où il s'empiffre le plus de mails !

Il existe d'autres services fournissant des adresses mails loin de la sphère des GAFAM. ProtonMail est une solution parmi tant d'autres que je vous invite à tester par vous-même :-)

J'ai lu Surveillance://

Rédigé par dada / 19 décembre 2016 / 12 commentaires


Surveillance://, c'est le livre de Tristan Nitot. Il l'a sorti en octobre 2016 après l'avoir longtemps préparé via des billets de blog sur son site personnel. J'avais furieusement envie de me jeter dessus et c'est chose faite. Il m'a fallu moins de 3h pour le dévorer. Vient maintenant l'heure des retours : de quoi il s'agit, comment le prendre, pour qui est-il ?

Comprendre le modèle économique de notre informatique

D'abord, c'est un livre qui permet simplement de comprendre le fonctionnement économique d'Internet. C'est une chose évidente pour les libristes : on sait tous que la grande majorité des revenus des sites web et des services en ligne viennent de la publicité ciblée tirée du profilage agressif des utilisateurs, avec les travers que ça entraîne et les conséquence que ça a. Dans ce livre, le lambda va pouvoir le comprendre simplement et rapidement. Tristan Nitot ne tourne pas autour du pot et passe tout de suite à l'exemple pour illustrer son propos, sans chercher à faire plus compliqué qu'il ne le faut.

Un recueil d'exemples

Comme dit plus haut, les exemples sont légions dans ce livre : il en a pour toutes les situations. C'est un rappel pour nous qui sommes branchés et alertes. Ça nous remet en tête le CelebGate, les luttes d'Apple contre le FBI, les révélations de Snowden, etc. Pour les autres, c'est une avalanche d'événements dont ils ont peut-être entendus parler mais vraisemblablement hors contexte. Pourquoi nous sommes-nous un jour mis à parler de CelebGate : que foutaient ces photos sur Internet ? Nitot recentre le débat et place le contexte.

Un recueil de notions

Les techniciens du numérique sont des êtres tordus au vocabulaire et aux réflexes incompréhensibles pour 80% de la population. Avec Surveillance://, Nitot a pris le parti de blinder son livre de références en plus des exemples contextualisés. On parle de Cloud : c'est quoi ? On parle de virus : c'est quoi ? On parle de logiciels : c'est quoi ? Un marseillais dirait qu'il y a pas loin de 50% des pages qui servent aux annotations de bas de page. C'est bien trop, disons un bon 20%.

Un moyen de contraception

En dernière partie, il liste des moyens simples pour se protéger. C'est ce qu'on rabâche en permanence : "T'as mis à jour ton Windows ? Ton anti-virus, il tourne toujours ? Il est à jour lui aussi ?", sans parler des "Tu sais d'où vient le navigateur que tu utilises ? J'avais configuré Firefox moi !" et j'en passe. En parlant de logiciel libre, des intérêts des entreprises et de Commerce, le livre offre aux non-initiés une réflexion complète qui se tient bien mieux qu'un discours lors d'un repas de famille ou un débat autour d'une bière.

Au final, c'est un bouquin qu'il fait bon lire alors même qu'on traîne dans un milieu éclairé ou, à l'opposé, qu'on n'y a rien à voir. Personnellement, je vais le faire lire à ma famille. Ils ne comprennent pas toujours ce que je raconte : vulgariser et expliquer, c'est un métier. Avec ce bouquin, je vais profiter du travail du C3PO de Cozy Cloud pour améliorer ma situation familiale et ouvrir les yeux d'une poignée de personnes sur le fonctionnement des machins qu'ils utilisent au jour le jour.

Je ne peux que vous conseiller de le lire et de le faire lire. C'est un vrai cadeau que nous fait Tristan Nitot, profitez des fêtes de fin d'année pour discrètement le poser au milieu des autres cadeaux : il en vaut la peine !
Si vous êtes dans lycée ou un collège, professeurs ou autres, laissez-le en bonne place dans le CDI (si c'est toujours le nom de l'endroit où qu'c'est qu'il y a plein de livres) et chopez des morceaux pour les faire étudier en classe !

Merci M'sieur Nitot !

Magic device tool - Installer Ubuntu Touch sur votre téléphone ou tablette

Rédigé par dada / 17 novembre 2016 / 11 commentaires




Note : Ubuntu Touch est encore en développement actif. Je veux dire par là qu'il s'améliore avec le temps mais qu'il contient encore des soucis qui pourraient vous décevoir.

Ceci-dit, il est possible de se lancer dans l'installation de cet OS alternatif sur votre smartphone en passant par un script. Il fera l'installation pour vous, en bon feignant que vous êtes. Ce script, c'est magic-device-tool. Il est officiellement disponible pour Ubuntu 16.04.

Les appareils supportés sont les suivants :
  • BQ Aquaris E4.5 (krillin)
  • BQ Aquaris E5 HD (vegetahd)
  • BQ Aquaris M10 HD (cooler)
  • BQ Aquaris M10 FHD (frieza)
  • Meizu MX 4 (arale)
  • Meizu Pro 5 (turbo)
  • LG Nexus 4 (mako)
  • LG Nexus 5 (hammerhead)
  • Asus Nexus 7 2013 WiFi (flo)
  • Asus Nexus 7 2013 LTE (deb)
  • Asus Nexus 7 2012 3G (tilapia)
  • Asus Nexus 7 2012 WiFi (grouper)
  • Samsung Nexus 10 (manta)
  • OnePlus One (bacon)
  • Fairphone 2 (FP2) (Instable !)
Notez que le support du Fairphone est totalement expérimental et qu'il est certain que tout ne se passera pas comme prévu. On sait que l'OS tourne mais qu'il n'est pas possible de faire grand chose d'autre que de le regarder tourner. Je vous tiendrai au courant quand ça marchera : mon Fairphone 2 y aura droit.

Pour celles et ceux qui se demandent si cette procédure d'installation automatisée écrase complètement l'Android que vous traîniez avant : la réponse est oui. Il ne s'agit pas ici d'un utilitaire pour faire du dualboot UT/Android. UT va prendre toute la place qui lui revient et dégager l'OS anciennement installé.

Pour les utilisateurs d'UT, ce script permet aussi de changer de canal : passer de stable à développement.

Pour finir, UT n'est pas le seul OS supporté par ce script, vous pouvez aussi l'utiliser pour installer les OS suivants :
  • CyanogenMod (with or without GApps)
  • Maru OS
  • Sailfish OS
  • Phoenix OS
  • Factory Android Image
Ce genre de script, même s'il s'en occupe, ne dédouane pas son utilisateur de faire des sauvegardes de sa carte SD, de ses contacts, etc. La prudence, toujours la prudence.

Bonne chance aux courageux qui se lanceraient dans l'aventure !

Transportr : une application libre pour se déplacer, même dans Paris

Rédigé par dada / 04 novembre 2016 / Aucun commentaire


En passant mon Fairphone 2 sous Fairphone Open Source OS, j'ai changé quelques habitudes. En fait, j'ai surtout choisi de ne pas utiliser d'applications propriétaires, autant que faire se peut, et c'est là que je suis tombé sur un os, et un gros. Ce n'est pas toujours possible et il faut bien se rabattre sur les applications officielles, pas le choix.
Quand on n'a plus accès aux Google Play Services, on se rend compte de leur intégration un peu partout. Pour ce qui me concerne, je retiens surtout celle dans les applications de la RATP et de la SNCF qui me pose problème. On se retrouve, du coup, soi avec une application qui s'installe mais qui marche à moitié, soi avec une application qui ne s'installe même pas et qui vous laisse sur le carreau. La seule solution ? L'alternative.

En bon jeune trentenaire fraîchement parisien, le métro est encore un truc bizarre que j'ai la chance de ne prendre que pour le loisir. Je commence à gérer mes déplacements, mais sans application pour me filer un coup de main, c'est pas la peine. J'ai essayé les cartes et la méthode l'arrache et je ne peux pas honnêtement dire que le succès fut au rendez-vous, et moi non plus d'ailleurs.

Du coup, je remercie encore Mlehuby pour son aide : elle m'a fait découvrir Transportr ! Plus qu'un long discours, les captures d’écran :



La première capture affiche le résultat d'une recherche pour aller de le Gare de L'Est à la rue de Mazagran. Le chemin est cours, le premier résultat avec le bonhomme jaune, c'est la distance à pied : 13min. Les autres affichent la ligne du métro à prendre pour les feignants parisiens.

Oui, je sais, je devrais faire l'effort de choisir un parcours plus long mais c'est mon cœur qui parle : y'a de la Rochefort au bout de la route !

La deuxième capture affiche un peu plus de détails, avec les changements à faire et la dernière affiche la longue traversée de Paris qu’affronta l'aventurier pour se désaltérer, via OSM.

Cette application marche bien avec la RATP, c'est chouette, mais je suis déçu de voir que quand on s'attaque à la SNCF, ça coince. Ce n'est pas grave et je suis certain que ce n'est pas de leur faute, si vous voyez ce que je veux dire ;-)

Pour finir, la listes des cartes, des villes et de leurs moyens de transport supportés est plutôt vaste, c'est libre et le dépôt Github est par-là si l'envie vous prend de vouloir les aider !

Android, Nextcloud, son application Contacts, DAVdroid et l'erreur 15

Rédigé par dada / 07 septembre 2016 / 2 commentaires


Il y a des trucs qui m'ont gonflé ces derniers jours et cette erreur en fait partie :
java.lang.IllegalStateException: [Error 15] PREF parameter value is malformed 
Pas très claire, pas super bavarde, y'a pas pire comme type d'erreur, surtout quand on aime bien gérer son propre serveur pour pouvoir profiter de la synchronisation des contacts de son téléphone avec son instance Nextcloud. Bon, je triche un peu, c'est une erreur Java, c'est plus verbeux que ça, mais j'allais pas déformer ce billet avec son blabla.
J'ai commencé par faire les trucs de base : sauvegarder mes contacts sur le téléphone, vider le carnet d'adresses, vider l'application Contacts de son contenu et lancer une synchronisation après avoir fait ce grand ménage. Rien à faire, ça pétait toujours. #Tristitude

En traînant sur l'internet mondial, j'apprends qu'il y a plusieurs versions du protocole VCard, le format ouvert qui permet l’échange des cartes visites, ou dit plus clairement, l’échange de nos contacts du téléphone. C'est lui que CardDav manipule. On ne va pas rentrer les détails mais, comme tout machin avec une RFC, une ligne de conduite claire, faut filer droit. A priori, les applications qui se cognent la manipulation des VCard savent ce qu'elles font, ou pas.
Je ne sais pas vraiment depuis quand la valeur PREF traîne dans les informations de mes contacts, mais ce merdeux est presque partout et il est mal utilisé. Exemple :
BEGIN:VCARD
VERSION:2.1
N:Johansson;Scarlett;;;
FN:Scarlett Johansson
TEL;CELL;PREF:+42612345678
END:VCARD
Remarquez bien ce maudit PREF qui se balade entre CELL et le numéro de téléphone : il n'a rien à faire ! La ligne TEL doit contenir les informations relatives au 06 du contact, ce que le squatteur ne comprend pas.
Bref, pour corriger la synchro avec Contacts de Nextcloud via DAVdroid, il suffit de le faire sauter. C'est comme ça que j'ai fait, ce n'est sans doute pas la façon la plus propre de faire, mais ça m'a défrustré.

La solution la plus simple, si vous êtes sous GNU/Linux et que vous savez un tout petit peu vous servir d'un terminal, c'est de :
  • Extraire son carnet d'adresse au format VCF
  • Ouvrir un terminal
  • Exécuter la commande suivante :
 sed -i "s/TEL;CELL;PREF:/TEL;VOICE:/g" contacts.vcf 
Avec cette simple manipulation, vous venez de faire sauter la totalité des occurrences de PREF; de votre carnet d'adresse en la remplaçant par VOICE;, qui ne pose pas de souci. Notez qu'il doit existe d'autre formats corrects pour la ligne TEL, vous pouvez fouiller si l'envie vous prend.
Enfin, vous pouvez tranquillement réimporter ce fichier édité dans le carnet d'adresse de votre téléphone et dans Nextcloud, ça marchera tout seul, sans cette fichue error 15.