Blog de dada

DevOps, bidouilleur et routard plein de logiciels libres

Planet-Libre

Note importante sur Popcorn Time

Rédigé par dada / 20 mars 2015 / 10 commentaires





Depuis l'article de The WIRED sur Popcorn Time, on voit débouler un nombre incalculable d'articles en français sur le moyen le plus agréable au monde de regarder des films, des séries et des animés. Ces articles recopient bêtement le contenu de l'article anglais sans faire attention aux liens qu'ils fournissent. Typiquement, faire pointer les gens vers Popcorn-time.se et non pas sur Popcorntime.io me pose un gros problème.

Popcorn-Time.se ne propose pas de dépôt git pour facilement regarder ce qu'il se passe et comment ça se passe, contrairement à Popcorntime.io qui héberge son propre Gitlab.

Ces deux site fournissent un logiciel libre hérité d'une même base, mais l'un est clairement plus transparent que l'autre. Je suppose que le fait que les journalistes aient réussi à choper un développeur de la version .se pour lui poser des questions n'est pas étranger à cette mise en avant maladroite.

Mon coté méfiant passe peut-être pour de la parano, mais on n'entend pas que du bien des forks qui ont succédé à Popcorn Time premier du nom.

[Invité] Du libre en entreprise, cher, certes mais si personne ne le fait jamais…

Rédigé par dada / 18 mars 2015 / 4 commentaires


L'ami Augier souhaite réagir au billet publié hier : Du libre en entreprise ? Non, pas encore. Voici donc ses mots et ses idées :


dada a appuyé dans son billet sur un point assez pertinent : le libre en entreprise, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça coûte cher.

Et c'est vrai. Parce que quand une entreprise s'équipe en logiciel libre ou s'auto-héberge, il faut penser à embaucher le gros barbu qui va bien pour maintenir tout le bousin et il faut payer des formations aux noobs de la boîte. Ceci entraînant cela, les sociétés préfèrent payer de la licence plutôt que de passer au libre parce que ça coûte moins cher.

… À court terme…

Parce qu'en fait, il faut voir le passage au libre comme un investissement de long terme. Certes, dans le bilan comptable de l'année, le coût de la licence sera moins élevé que le coût de la masse salariale, mais uniquement quand tout se passe bien. Si les choses commencent à tourner au vinaigre — par exemple si le glandu qui maintient la boîte aux lettres est un gros branleur — l'entreprise l'a dans l'os et va se retrouver avec du matériel disfonctionnel pendant des semaines, voire des mois avant que le branleur ne daigne mettre des rustines sur les fuites.

C'est là où je pense que dada prend le problème à l'envers. Sur un plan strictement financier, il n'y a pas photo. Sur un plan humain, on se retrouves avec des personnes qui se disent ingés, développeurs, ou admin sys mais qui sont en réalité incapable de taper la moindre ligne de commande. Rigolez pas, récemment, la boîte où je bosse a décidé de passer à Debian. C'est la galère…

Alors voilà le constat que je fais : passer au libre, ça coûte cher et c'est contraignant, certes. Mais si personne ne s'y met jamais, on se retrouve en fait avec une somme colossale de pertes en compétences.

Et c'est précisément le problème qu'illustre le Commit Strip que dada poste à la fin de sont billet : choisir de garder des licences, c'est choisir de laisser des compétences essentielles à l'entreprise s'accumuler dans les mains de quelques informaticiens brillants et quelques lobbys.

Si le produit de gestion des mails de Google est si bon, c'est précisément parce que personne d'autre que Google ne souhaite s'en soucier. Et pourtant, il est aujourd'hui courant dans les boîtes d'informatique d'interdire aux employés d'utiliser la messagerie d'entreprise pour s'échanger des données sensibles, un comble…

Mais j'ai bon espoir : nombre d'entreprises commencent à se rendre compte d'à quel point l'informatique est une question sensible et à quel points elles ont besoin de compétences.  Elles sont de moins en moins enclines à externaliser leur informatique. Et dans le même temps, on assiste à une poussée considérable du libre dans tous les domaines de l'informatique.

Moi je vous le dis : un jour, le libre dominera le monde ! Mais pas demain. Demain y'a conférence de Stallman.

Merci à lui ! Vous pouvez parcourir ses autres billets publiés sur le blog de Laurent Napias.

Du libre en entreprise ? Non, pas encore

Rédigé par dada / 17 mars 2015 / 11 commentaires


Eh oui, je sais que ça va vous énerver mais que voulez-vous ? Depuis que je bosse dans une Digital Agency parisienne, je côtoie des gens qui vivent au quotidien les principes économiques du monde professionnel. Alors, pourquoi ne serait-ce encore possible de passer au libre ? Essayons de voir ça en quelques points.

Le contexte

Là où je bosse, ils vendent du libre, principalement de l'EZ Publish, du Drupal, de l’hébergement et d'autres choses que je connais moins. Les serveurs tournent sous Debian et l'ambiance est franchement pas mal.

Les licences logiciels, c'est pas cher

Alors, ils ne le disent pas comme ça, mais c'est un constat. Le coût des licences est marginal par rapport à celui de la masse salariale. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire attention, une dépense est une dépense et ça joue sur les résultats attendus en fin de mois. Le passage sous un environnement de travail libre n'est tout simplement pas une question de frais de licences : que ce soit les logiciels ou les systèmes d'exploitation. Ils payent des licences Windows, PHPStorm, VMWare, Google, Github, etc. Si on additionne le tout, ça ne pèse pas lourd quand on traîne presque une centaine de salariés.

S'auto-gérer

On pourrait penser que passer son infrastructure complète des services propriétaires à des services libres ou open source auto-hébergés serait une bonne idée. Pour le principe, ça l'est, mais, là encore, pas dans les chiffres. Utiliser les services de Google pour ses mails, ses agendas, le partage des fichiers, gérer les réunions et j'en passe ne coûte que peu d'argent. Il faut un homme ou deux pour les faire tourner et quelques euros pour passer des limites grands publics aux largesses du service professionnel.
Si on souhaite se servir des logiciels libres, ils faudrait bien plus que deux poilus pour les faire tourner, les maintenir et former les gens à leur utilisation. De plus, les services proprio se targuent d’être toujours disponibles, ou de ne pas rester en panne bien longtemps, sans coût pour ceux qui les utilisent. On n'entre pas dans le même cadre idyllique si son ownCloud crash (OC est un exemple) et qu'il faut réveiller le DevOps pour corriger la boulette qui a fait tomber l'organisation de la boite.
Si on parle des mails, c'est encore pire : avec toute la bonne volonté du monde, on pourrait avoir la meilleure installation possible mais rien n’empêchera Outlook, Gmail et les autres de vous balancer dans la corbeille de vos clients. C'est con quand même.
Note de consolation, la gestion des projets est faite via Redmine et ils envisagent Easy Redmine dans un futur proche.

La formation et l'habitude

Le truc qui me frustre le plus par sa réalité, c'est la conclusion d'une courte discussion que j'ai pu avoir sur l'adoption d'une distribution GNU/Linux pour les développeurs. Pour l'histoire, la majorité des gens bossent sous Windows et OSX. Pas moi, of course, mais en tant que DevOps, un terminal est un terminal. J'ai pas besoin de grand chose d'autre.
On se disait que ça serait chouette de virer les Windows pour mettre des Ubuntu. Simple, mais irréalisable. Les dev' ne sauront pas tous comment s'en sortir en cas de petits problèmes. Ils perdraient du temps, et le temps perdus, c'est foutu. Imaginez-vous dire à votre client que vous ne pouvez pas livrer à temps parce que la dernier mise à jour de l'OS des dev' à faire perdre des heures et des heures de taff. Mauvais, très mauvais délire.
On se rend bien compte ici de l'influence des habitudes, aussi mauvaise soient-elles, sur l’évolution d'une société. Les gens savent s'en sortir avec Windows alors on ne bouge pas. C'est tout. Un des derniers CommitStrip le résume très bien :


On peut malheureusement conclure que c'est un luxe de se servir d'outils libres pour les entreprises. En consolation, on peut se dire que ça sera peut-être possible dans plusieurs années, quand les développeurs sauront plus se servir de GNU/Linux et de son écosystème que des outils proprio et qu'ils se regrouperont pour s'en sortir. Vous allez me dire ça existe déjà, mais des exemples sont rares. En attendant, tant que je pourrais, je tenterais de pousser à l'adoption de solutions libres autant que possible !

Google+ démantelé !

Rédigé par dada / 03 mars 2015 / 8 commentaires




Oh, le vilain titre racoleur. Je sais. Le fond est cependant là : le réseau social de Google va être scindé en deux, ce qui se rapproche de la définition du Larousse à propos du démantèlement.
Les utilisateurs vont donc se retrouver avec Photos et Streams. Il parait que Photos servira à partager des photos et Streams de l’actualité. La solution ultime des ingénieurs de Google pour récupérer un réseau social mort est donc de créer Flickr et Twitter. Youpi.

On savait déjà que G+ n’était pas un réseau social très en vue malgré les tentatives discrètes de Mountain View pour l'imposer :
  • Un compte était obligatoire pour commenter des vidéos Youtube.
  • Son référencement était mieux traité lorsqu'un compte G+ y était rattaché.
  • Une adresse Gmail était automatiquement associée à un compte G+.
Bref, des méthodes douces, comme je le disais.

Maintenant, si vous étiez utilisateur de ce réseau, que pouvez-vous faire ? J'y vais franco : tentez l'aventure diaspora* ! Je sais déjà que certains et certaines vont lever les yeux au ciel, mais force est de constater que ce réseau reste vivant, actif, fidèle à des valeurs saines, et d'une stabilité exemplaire.

Si l'envie vous dit, vous pouvez vous lancer dans l’expérience via le pod (point d’accès) de l'association Framasoft ou celui que je gère avec l'ami Augier. Pour ce dernier, laissez un commentaire et je vous ferais un compte.

Sonerezh : un petit nouveau pour écouter sa musique en ligne

Rédigé par dada / 02 mars 2015 / 25 commentaires


Les solutions pour s'installer son lecteur de musique en ligne ne sont pas nombreuses. Les deux grands dans le domaine sont Ampache et Subsonic.
  • Ampache est pendant longtemps resté inactif, si ce n'est oublié. C'est au début 2014 que le projet est revenu à la vie lorsque des développeurs ont décidé de le forker pour sortir Ampache Doped, qui a finalement fusionné avec le projet d'origine. Une histoire compliquée qui finie bien, mais ce projet n'est jamais rentré dans mes bonnes grâces : pas spécialement beau ni simple d'utilisation. Je m'en servais par défaut.
  • Subsonic, lui, je n'ai simplement jamais accroché.

Présentations

C'est une version bêta. Comme ça, c'est dit. Il peut y avoir des bugs ou des petits soucis.

Sonerezh permet donc :
  • De trier sa musique par artistes, albums, morceaux.
  • De se faire ses listes de lecture
  • De créer des comptes pour les copains
  • De changer l'encodage des morceaux à la volée pour les lire partout
Pas de surprise, c'est un lecteur de musique en ligne qui fait ce qu'on lui demande sans fioritures. C'est tout ce que j'attends de ce genre de chose. C'est simple.

Si vous ne vous servez pas d'ownCloud avec le chiffrement, vous pouvez synchroniser vous musique avec et les écouter via Sonerezh. Sinon, il vous faudra passer par un autre moyen pour uploader vos fichiers. Il n'est pas possible de les envoyer via Sonerezh lui-même.

Un style qui fait du bien


On rentre dans un domaine absolument subjectif ici : le style. Je tiens juste à dire que par rapport à ses concurrents, Sonerezh
fait du bien. Simple, direct, beau. La navigation dans les différentes pages est aussi très agréable, avec des petits effets de fondus.

En bonus, j'annonce officiellement qu'il se comporte bien avec mon Flame sous FirefoxOS. L'application est parfaitement responsive design. C'est à perfectionner, mais ça marche assez bien pour une première version.

                 

De l'auto-hébergement

Tout comme ses deux comparses, Sonerezh s'installe sur votre serveur ou chez vous. Pour se faire, il vous faut :
  • Un serveur Apache ou Nginx
  • Un serveur MySQL
  • Un peu de PHP
Et c'est tout. Si vous avez déjà un ownCloud, un FreshRSS ou un Wallabag hébergés, vous pourrez y ajoute Sonerezh sans souci. On en parle encore beaucoup, contrôler ses données est toujours primordiale. Si vous pouvez vous passer de Google Music, Xbox machin ou encore iTunes pour vous servir de Sonerezh, c'est bon pour le moral.

Les liens

Je termine ce simple billet par la liste des liens importants :
Je ne vous cache pas que j'attendais la sortie de ce projet depuis des semaines, des longues semaines, et que j'en suis déjà content. Merci aux développeurs du projet !