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Logiciel Libre

Comment faire comprendre à quelqu'un qu'il a tort

Rédigé par dada / 25 janvier 2020 / 1 commentaire


Maintenant que le titre vous a bien attiré par ici, le voici en entier : Comment faire comprendre à quelqu'un qu'il a tort (et pourquoi c'est une mauvaise question).

Nous devons cet incroyablement trop long titre de vidéo à Mr.Sam (Peertube, Youtube), vidéaste sceptique belge. Je suis encore dans une période de découverte de ce mouvement dit sceptique et je dois bien avouer que j'y trouve beaucoup de jus de cerveau. Du coup, je vous invite à vous y pencher aussi. L'instance Skeptikon est votre amie.

En prélude, le toot de Mathdatech qui me semble être une incroyablement bonne entrée en matière :


Il résume presque à lui tout seul ce que fait comprendre la vidéo de 2h ci-dessous. Presque, puisque Mr.Sam n'oriente absolument pas son discours autour du logiciel libre. Pas du tout même.

Bref, maintenant, la vidéo :


Si je vous en parle dans ce blog de libriste convaincu, c'est que je trouve que nous serions bien avisés de tous tirer des leçons de ce que ce vidéaste prend le temps de nous expliquer.

Se concentrer sur le logiciel libre, mettre de côté tout ce qui n'a pas la bonne licence, exclure l'achat d'outils qui ne respectent pas les libertés fondamentales : c'est une démarche impossible à faire comprendre dans un dialogue frontal. C'est un engagement qui peut être vu comme une fantaisie qui n'apporte que des contraintes si le ou la libriste s'y prend mal lors de son explication. Et c'est foutu. Définitivement.

Du coup, prendre le temps de s'intéresser à la rhétorique, à l'art oratoire et à la construction du dialogue avec son interlocuteur doit faire partie de notre bagage de compétences si nous voulons lutter à armes égales avec les discours des startups ou autres GAFAM. Ils ont le savoir "faire rêver", nous avons des choix de société : c'est un combat incroyablement délicat et difficile.

Bref, je vous encourage vraiment à aller voir le travail de Mr.Sam et bon week-end à vous.

De l'économie du numérique et du libre

Rédigé par dada / 14 mars 2019 / 8 commentaires


Avec des projets plein la tête, ou plutôt des envies, et le temps libre que j'ai choisi de me donner en n'ayant pas de boulot depuis quelques mois, j'ai le loisir de m’interroger sur l'économie du numérique. Je lis beaucoup d'articles et utilise énormément Mastodon pour me forger des opinions.

Ce billet a pour origine cet entretien de Frédéric Fréry sur France Culture  : Plus Uber perd, plus Uber gagne.

Uberisation d'Uber

Je vous invite à vraiment prendre le temps de l'écouter, c'est franchement passionnant. On y apprend, en gros, que l'économie des géants du numérique est, pour certains, basée sur une attitude extrêmement agressive : il faut être le moins cher possible, perdre de l'argent à en crever et lever des fonds à tire-larigot pour abattre ses concurrents avec comme logique un pari sur la quantité d'argent disponible à perdre par participants. Celui qui ne peut plus se permettre de vider les poches de ses actionnaires a perdu. Tout simplement. Si ces entreprises imaginent, un jour, remonter leurs prix pour envisager d'être à l'équilibre ou rentable, l'argument du "ce n'est pas possible puisque ça rouvrira une possibilité de concurrence" sortira du chapeau de ces génies pour l'interdire. Du capitalisme qui marche sur la tête.

L'investissement sécurisé

La deuxième grande technique des géants du numérique est basée sur la revente de statistiques collectées auprès de ses utilisateurs. Ces données privées que vous fournissez à Google, Facebook Inc, Twitter & co permettent à ces sociétés de disposer d'une masse d'informations telle que des entreprises sont prêtes à dégainer leurs portefeuilles pour en dégager des tendances.
Je m'amuse souvent à raconter que si les séries et les films se ressemblent beaucoup, ce n'est pas uniquement parce que le temps passe et qu'on se lasse des vieilles ficelles, c'est aussi parce que les énormes investissements engagés dans ces productions culturelles sont basés sur des dossiers mettant en avant le respect d'un certain nombre de "bonnes pratiques" captant l'attention du plus gros panel possible de consommateurs ciblés.
Avec toutes ces données, il est simple de savoir quel acteur ou quelle actrice est à la mode, pour quelle tranche d'âge, quelle dose d'action, de cul ou de romantisme dégoulinant il faut, trouver la période de l'année pour la bande annonce, sortie officielle, etc. Ça donne une recette presque magique. Comme les investisseurs sont friands de rentabilité, on se retrouve avec des productions culturelles calquées sur des besoins connus : c'est rassurant, c'est rentable, c'est à moindre risque. Pas de complot autour de l'impérialisme américain, juste une histoire de gros sous.
Cette capacité de retour sur investissement est aussi valable pour le monde politique, avec Barack OBAMA comme premier grand bénéficiaire ou encore cette histoire de Cambridge Analytica.
C'est ça, ce qu'on appelle le Big Data, ses divers intérêts au service du demandeur et la masse de pognon qu'il rapporte aux grands collecteurs de données.

La pub

Une troisième technique consiste à reprendre les données collectées auprès des utilisateurs pour afficher de la pub ciblée, donc plus efficace, donc plus cher. C'est une technique connue, alors je ne développe pas. Chose marrante, quand même, je ne retrouve pas l'étude (commentez si vous mettez la main dessus !) mais je sais que la capacité de ciblage est tellement précise qu'elle peut effrayer les consommateurs. Pour calmer l'angoisse des internautes, certaines pub sans intérêt vous sont volontairement proposées pour corriger le tir.

Les Hommes-sandwichs

Une autre technique est plus sournoise. Pas pour nous autres, vieux loubards, mais pour les jeunes : le placement produit. Même si certain Youtubeurs en font des blagues pas drôles (Norman...), ce truc est d'un vicieux.
Nos réseaux sociaux n'attirent pas autant de monde qu'espéré pour une raison assez basique : les influenceurs et influenceuses. Ces derniers sont des stars, au choix parce qu'ils sont connus de par leurs activités précédentes (cinéma, série, musique, sport, etc) ou parce que ces personnes ont réussi à amasser un tel nombre de followers qu'un simple message sur Twitter, Youtube ou Instagram se cale sous les yeux d'un monstrueux troupeau. Ils gagnent le statut d'influenceur de part la masse de gens qui s'intéresse à leurs vies (lapsus, j'ai d'abord écrit vide à la place de vie). J'ai en tête l'histoire de cette jeune Léa, par exemple. Ces influenceurs sont friands de plateformes taillées pour leur offrir de la visibilité et clairement organisées pour attirer l’œil des Directeurs de Communication des marques. Mastodon, Pixelfed, diaspora* et les autres ne permettent pas de spammer leurs utilisateurs, n'attirent donc pas les marques, qui sont la cible des influenceurs, ces derniers n'y dégageant, in fine, aucun besoin d'y être présents.
Ces gens-là deviennent les nouveaux "hommes-sandwichs". Ils ou elles sont contactés pour porter tel ou tel vêtement, boire telle boisson ou pour seulement poster un message avec le nom d'un jeu. Les marques les adorent et l'argent coule à flot.

On peut attendre

Bref, l'économie du numérique n'est pas si difficile que ça à cerner, même si je ne parle pas de tout. Ce qui m'intéresse dans toutes ces histoires est la stabilité de ces conneries sur le long terme et la possibilité de proposer autre chose. On peut attendre que les Uber se cassent la figure calmement, on peut attendre que le droit décide enfin de protéger les données des utilisateurs, on peut aussi attendre le jour où les consommateurs comprendront qu'ils sont les seuls responsables de l'inintérêt de ce qu'ils regardent à la télé, au cinéma, en photos ou encore que les mastodontes du numériques soient démantelés. Bref, on peut attendre. La question est : qu'aurons-nous à proposer quand tout ceci finira par se produire ?

La LowTech

Après la FinTech, la LegalTech, etc, faites place à la LowTech ou SmallTech. Je ne connaissais pas ces expressions avant de tomber sur cet article dans le Framablog et celui de Ubsek & Rica d'Aral. On y apprend que c'est un mouvement qui s'oppose frontalement aux géants, ce qui est fantastique. C'est une vision du monde qui me va très bien, en tant que militant du Libre depuis plus de 10 ans maintenant. On peut visiblement le rapprocher de l’initiative CHATONS.
Cependant, j'ai du mal à saisir les moyens qui pourraient être mis en œuvre pour sa réussite.

Les mentalités

Les mentalités actuelles sont cloisonnées : le Libre, même s'il s'impose dans quelques domaines, reste mal compris. Rien que l'idée d'utiliser un programme au code source ouvert donne des sueurs froides à bon nombre de DSI. Comment peut-on se protéger des méchants si tout le monde peut analyser le code et en sortir la faille de sécurité qui va bien ? Comment se démarquer des concurrents si tout le monde se sert du même logiciel ? Regardez le dernier changelog : il est plein de failles béantes : ce n'est pas sérieux !
Parlons aussi de son mode de fonctionnement : qui se souvient d'OpenSSL utilisé par tout le monde et abandonné pendant des années au bénévolat de quelques courageux qui n'ont pas pu empêcher l'arrivée de failles volontaires ? Certains projets sont fantastiques, vraiment, mais les gens ont du mal à réaliser qu'ils sont, certes, très utilisés mais peu soutenus. Vous connaissez beaucoup d'entreprises pour lesquelles vous avez bossé qui refilent une petite partie de leurs bénéfices aux projets libres qui les font vivre ?

Le numérique libre est la Presse

Les gens, les éventuels clients des LowTech, ont plus ou moins grandi dans une société du gratuit. L'autre jour, je m'amusais à comparer les services informatiques à la Presse. Les journaux ont du mal à se sortir du modèle gratuit. Certains y arrivent (Mediapart, Arrêts sur Image : abonnez-vous !), d'autres, largement majoritaires, non.
Il n'est pas difficile de retrouver les montants des subventions que l'État français offrent à ces derniers. Libération en parle ici. Après avoir noué des partenariats tous azimuts avec les GAFAM, après avoir noyé leurs contenus dans de la pub, les journaux en ligne se tournent doucement vers le modèle payant pour se sortir du bourbier dans lequel ils se sont mis tout seul. Le résultat est très moyen, si ce n'est mauvais. Les subventions sont toujours bien là, le mirage des partenariats avec les GAFAM aveugle toujours et les rares qui s'en sont sortis se comptent sur les doigts d'une main.
On peut faire un vrai parallèle entre la situation de la Presse en ligne et les services numériques. Trouver des gens pour payer l'accès à un Nextcloud, un Matomo ou que sais-je est une gageure. La seule différence qui me vient à l'esprit est que des services en ligne arrivent à s'en sortir en coinçant leurs utilisateurs dans des silos : vous avez un Windows ? Vous vous servirez des truc de Microsoft. Vous avez un compte Gmail, vous vous servirez des trucs de Google. Les premiers Go sont gratuits, les autres seront payants. Là où les journaux généralistes ne peuvent coincer leurs lecteurs, les géants du numérique le peuvent sans trop de soucis.

Et le libre

Dans tout ça, les LowTech libres peuvent essayer de s'organiser pour subvenir aux besoins éthiques de leurs clients. Réflexion faite, cette dernière phrase n'a pas tant que ça de sens : comment une entreprise peut-elle s'en sortir alors que l'idéologie derrière cette mouvance favorise l'adhésion à des associations ou à rejoindre des collectifs ? Perso, je l'ai déjà dit, j'adhère volontiers à cette vision du monde horizontale et solidaire. Malgré tout, mon envie de travailler, d'avoir un salaire, une couverture sociale, une activité rentable, et peut-être un jour une retraite, me pousse à grimacer. Si les brides d'idéologie LowTech orientent les gens vers des associations, comment fait-on pour sortir de terre une entreprise éthique, rentable et solidaire ?
On ne s'en sort pas, ou très difficilement, ou je n'ai pas réussi à imaginer comment. L'idée, connue, serait de s'attaquer au marché des entreprises et des collectivités pour laisser celui des particuliers aux associations sérieuses. Mais là encore, on remet un pied dans le combat pour les logiciels libres contre les logiciels propriétaires dans une arène encerclée par des DSI pas toujours à jour. Sans parler de la compétitivité, ce mot adoré par notre Président, et de l'état des finances de ces entités. Faire le poids face à la concurrence actuelle, même avec les mots "éthique, solidaire et responsable" gravés sur le front, n'est pas évident du tout.

Proie

Si je vous parle de tout ça, c'est parce que j'estime que nous sommes dans une situation difficile : celle d'une proie. Je ne vais pas reparler de l'achat de Nginx, de ce qu'il se passe avec Elasticsearch ou du comportement de Google qui fork a tout va pour ses besoins dans Chrome. Cette conférence vue au FOSDEM, The Cloud Is Just Another Sun, raisonne terriblement en moi. L'intervenant y explique que les outils libres que nous utilisons dans le cloud sont incontrôlables. Qui vous certifie que vous tapez bien dans un MariaDB ou un ES quand vous n'avez accès qu'a une boite noire qui ne fait que répondre à vos requêtes ? Rien.
Nous n'avons pas trouvé le moyen de nous protéger dans le monde dans lequel nous vivons. Des licences ralentissent le processus de digestion en cours par les géants du numérique et c'est tout. Notre belle vision du monde, globalement, se fait bouffer et les poches de résistance sont minuscules.

Pour finir

Pour finir, ne mettons pas complètement de côté l'existence réelle d'un marché : Nextcloud en est la preuve, tout comme Dolibarr et la campagne de financement réussie d'OpenDSI. Tout n'est peut-être pas vraiment perdu. C'est juste très compliqué.
La bonne nouvelle, s'il y en a bien une, c'est qu'en parlant de tout ça dans Mastodon, je vous assure que si une entreprise du libre se lançait demain, nous serions un bon nombre prêt à tout plaquer pour y travailler. À attendre d'hypothétiques clients, qu'on cherche toujours, certes, mais dans la joie et la bonne humeur.

Enfin voilà, des réflexions, des idées, beaucoup de question. On arrive à plus de 1900 mots, de quoi faire plaisir à Cyrille BORNE.

Des bisous.

Mon Fairphone et Fairphone Open Source OS

Rédigé par dada / 24 août 2016 / 11 commentaires




Déjà deux mois que je traîne mon Fairphone 2 et je n'avais pas encore touché au système d'exploitation qui tourne dedans. J'avais bêtement laissé la version Fairphone d'Android, avec toutes les applications Google et ce qui va avec. On parle quand même de Youtube, Translate, Chrome, Search, Mail, Music, Play-je-sais-pas quoi et j'en passe. J'ai fini par m’énerver en voyant le nombre de mises à jour que ces cochonneries déclenchaient. C'est dingue. Sans parler de leur utilisation de mon réseau qui va envoyer et récupérer je ne sais quoi via ces bestioles.

Bref, je rageais. Après un samedi soir bien reposant et une longue nuit de sommeil (#ironie), j'ai craqué et j'ai flashé mon bébé avec L'Open Source OS. La manipulation n'est pas très compliquée et les néophytes peuvent s'en sortir en suivant ce lien.

Au delà du plaisir d'avoir un téléphone dit équitable dans la poche, j'ai maintenant un téléphone équitable et libre de toutes applications Google. J'avais oublié qu'il était presque possible de tout faire avec des applications libres. Honte sur moi. Voici une rapide liste de ce dont je me sers :
  • Firefox pour la navigation
  • Nextcloud pour la synchronisation des données
  • Telegram pour les discussions avec mes amis hors réseau français
  • EasyRSS pour lire mes flux
  • Wallabag pour ne pas oublier de lire des articles hors RSS
  • OsmAnd~ pour les cartes
  • Diaspora pour diaspora*
  • Twidere pour... bah l'appli est libre
  • K-9 Mail pour les spams
  • Davdroid pour la synchronisation CardDav/CalDav
Le tout se retrouve dans F-Droid, la chouette alternative à Google Play.

Avec ça, je suis comblé à plus de 90%, reste plus qu'à trouver les 10% restant : l'application de la RATP et celle de la SNCF.

Pour celle de la RATP, je pense m'en sortir avec un bon vieux retour aux cartes, ça ne me fera vraiment pas de mal. Pour la SNCF, c'est plus emmerdant. Elle permet de suivre les trains et de commander des billets. C'est la seule vraie application qui va me manquer.
A priori, me direz-vous, on devrait pouvoir les récupérer et les installer à la main sans passer par ce maudit Play Store et vous aurez raison. Sauf qu'il faut les Googles Services pour les faire fonctionner correctement. Ça, c'est une sacrée cochonnerie et un vilain coup dans le dos. On me souffle sur diaspote que c'est une tendances chez Google et ça ne m’entonnerait pas : puisqu'il est quasi impossible d’empêcher les gens de télécharger les applications en dehors du magasin officiel, autant les pourrir de l’intérieur. Malinx le lynx. Ils ont un bon moyen pour éviter le tipiacage, contrairement aux branquignoles des Majors, et ça serait con de ne pas s'en servir. Ça me fait penser à une expression drôle : quand on a trouvé le bon filon, c'est con de creuser à côté. Et y'a ça pour aller plus loin.

Bref, en faisant ça, j'ai déjà l'impression que l'autonomie du téléphone se porte bien mieux. Effet psychologique de type auto-persuasion pour me conforter dans mon choix ? Peut-être, ça doit être potentiellement vrai, mais à un niveau infime.

Hop, un chouette téléphone avec un chouette OS, ça me redonne un peu d'amour propre !

Libriste à la recherche d'un boulot ou d'un stage ? Lolix v2 en approche

Rédigé par dada / 30 mars 2015 / 3 commentaires


Lolix.org... je lui en dois une à ce site. Si vous ne le connaissez pas, sachez qu'il s'agit d'un site de recherche et d'offre d'emplois, de stages, de missions et j'en passe, pour libristes. Tout ce qui se passe sur ce site gravite autour du libre. Quand vous êtes un extrémiste comme moi, lorsque vous cherchez de quoi bosser, vous passez par Lolix.org. Pour la petite histoire, c'est ce que j'ai fait il y a de cela quelques mois et j'ai trouvé ce que je voulais : une entreprise, du libre, des sous. Que demander de plus ?

Lolix, c'est aussi un site extrêmement moche. Y'a pas à chipoter, la version actuelle traîne une charte graphique qui donnerait une crise cardiaque au premier venu.



Les gars de Lolix sont au courant. C'est pour ça qu'ils bossent sur une v2 depuis de longs, très longs mois : 14 mois, après le succès de la campagne Ulule, que j'attendais des nouvelles !

Une démonstration de la nouvelle charte graphique est en ligne. Ce n'est pas fonctionnel, c'est juste là pour montrer l'état d'avancement du projet.



On note bien une incroyable amélioration, vous ne trouvez pas ?

Le boulot n'est pas fini, mais je trouve déjà le résultat très chouette. Si vous, développeurs ouebs et python-django, vous sentez motivés pour filer un coup de main, le dépôt Gitlab est ouvert à vos contributions et remarques.

Ce site mérite qu'on s'y attarde, qu'on s'en serve, qu'on l'apprécie. Il offre un vrai service impeccable. Faites passer le mot, utilisez-le et contribuez !

Encore merci Lolix ;-)

[Source]

[Invité] Du libre en entreprise, cher, certes mais si personne ne le fait jamais…

Rédigé par dada / 18 mars 2015 / 4 commentaires


L'ami Augier souhaite réagir au billet publié hier : Du libre en entreprise ? Non, pas encore. Voici donc ses mots et ses idées :


dada a appuyé dans son billet sur un point assez pertinent : le libre en entreprise, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ça coûte cher.

Et c'est vrai. Parce que quand une entreprise s'équipe en logiciel libre ou s'auto-héberge, il faut penser à embaucher le gros barbu qui va bien pour maintenir tout le bousin et il faut payer des formations aux noobs de la boîte. Ceci entraînant cela, les sociétés préfèrent payer de la licence plutôt que de passer au libre parce que ça coûte moins cher.

… À court terme…

Parce qu'en fait, il faut voir le passage au libre comme un investissement de long terme. Certes, dans le bilan comptable de l'année, le coût de la licence sera moins élevé que le coût de la masse salariale, mais uniquement quand tout se passe bien. Si les choses commencent à tourner au vinaigre — par exemple si le glandu qui maintient la boîte aux lettres est un gros branleur — l'entreprise l'a dans l'os et va se retrouver avec du matériel disfonctionnel pendant des semaines, voire des mois avant que le branleur ne daigne mettre des rustines sur les fuites.

C'est là où je pense que dada prend le problème à l'envers. Sur un plan strictement financier, il n'y a pas photo. Sur un plan humain, on se retrouves avec des personnes qui se disent ingés, développeurs, ou admin sys mais qui sont en réalité incapable de taper la moindre ligne de commande. Rigolez pas, récemment, la boîte où je bosse a décidé de passer à Debian. C'est la galère…

Alors voilà le constat que je fais : passer au libre, ça coûte cher et c'est contraignant, certes. Mais si personne ne s'y met jamais, on se retrouve en fait avec une somme colossale de pertes en compétences.

Et c'est précisément le problème qu'illustre le Commit Strip que dada poste à la fin de sont billet : choisir de garder des licences, c'est choisir de laisser des compétences essentielles à l'entreprise s'accumuler dans les mains de quelques informaticiens brillants et quelques lobbys.

Si le produit de gestion des mails de Google est si bon, c'est précisément parce que personne d'autre que Google ne souhaite s'en soucier. Et pourtant, il est aujourd'hui courant dans les boîtes d'informatique d'interdire aux employés d'utiliser la messagerie d'entreprise pour s'échanger des données sensibles, un comble…

Mais j'ai bon espoir : nombre d'entreprises commencent à se rendre compte d'à quel point l'informatique est une question sensible et à quel points elles ont besoin de compétences.  Elles sont de moins en moins enclines à externaliser leur informatique. Et dans le même temps, on assiste à une poussée considérable du libre dans tous les domaines de l'informatique.

Moi je vous le dis : un jour, le libre dominera le monde ! Mais pas demain. Demain y'a conférence de Stallman.

Merci à lui ! Vous pouvez parcourir ses autres billets publiés sur le blog de Laurent Napias.